#BOSS | 37 ∞ REED

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REED

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L'affaire de quelques secondes, qui m'ont paru des minutes, elle regarde mes mains puis s'en saisit afin que je l'aide à se lever. Puis elle avise son pied chaussé. Grimace. Je ne sais pas si c'est le contrecoup, ou les nerfs qui lâchent, mais Tina se met à rire tout en retirant sa chaussure. Son appui sur mon bras est assuré et n'a plus l'air de l'effrayer.

Je suis arrivé à la ramener de cet enfer.

— Tu te sens mieux ?

— Oui, Reed, merci de ta patience.

— Tu veux me parler de ce que tu as vécu ?

— Non !

Tina s'agite et fait mine de se lever.

Putain. Quel con ! Je suis arrivé jusqu'à maintenant à faire preuve de douceur, de patience. Je dois garder le contrôle sur mes émotions. Sur mon envie de lui poser dix mille questions. Mais surtout enfouir au fond de moi cette colère, qui me tord les tripes en imaginant ce qu'elle a traversé.

Je veux qu'elle ait assez confiance en moi pour se livrer.

— Pas de souci. Si tu ne veux pas en parler, je respecte ton choix.

Tina prend son mug, le porte à ses lèvres, qui tremblent encore un peu et en boit une longue gorgée avant de s'approcher de la balustrade.

— Le décor est magnifique !

— Oui, la lune qui se reflète dans les vagues leur donne une couleur irréelle.

Je laisse Tina respirer les embruns acheminés par cette brise marine. C'est léger comme une caresse. Elle frissonne.

— Tu as froid ?

— Je vais rentrer. Il est tard et demain nous avons beaucoup de travail.

— Reste, Tina.

Ma demande n'a rien d'un ordre, mais plus d'une prière.

— Non, Reed. J'ai besoin de réfléchir et, pour ça, je dois me tenir loin de toi.

— Je te promets de ne pas t'en empêcher.

Cette petite seconde d'hésitation m'apporte de l'espoir. Tout n'est pas perdu entre nous.

— Laisse-moi veiller sur toi, ma Libellule.

La pulpe de mon index frôle sa pommette. Tina ferme les yeux pour apprécier la caresse. Je sais qu'elle bataille entre son envie de me laisser faire et celle de m'envoyer chier. Alors je descends mon index doucement vers sa mâchoire. Trace sa lèvre inférieure. Celle-ci s'entrouvre et je rêve déjà de pouvoir y glisser ma langue, mais je me ravise. Et j'ai bien fait, car Tina me recadre.

— Reed !

Elle ouvre ses paupières, le charme est rompu. Elle a repris le dessus et ses deux émeraudes me défient. Je dois vite argumenter.

— Tu ne vas pas réveiller ce petit ange qui dort à poings fermés. Allez, va rejoindre ta fille dans mon lit.

— Si je veux, Miller ! affronte-t-elle mon regard pour me démontrer que c'est elle qui décide malgré tout. Et toi ?

J'aurais bien répondu que je vais dormir avec elle, mais après la catastrophe que l'on vient d'éviter, je vais me montrer raisonnable.

— Le canapé est très confortable d'après ton frère.

— Merde ! Colton va s'inquiéter si je ne rentre pas.

— Pas de risques, je lui ai envoyé un texto.

BAD BOY or BOSS | TerminéeWo Geschichten leben. Entdecke jetzt