BAD BOY or BOSS | Terminée

#ASSISTANTE | 06

TINA

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Non, mais il a vu la vierge, lui ? Ou bien ?

Reed croit quoi ? Que parce qu'il est mon patron, je dois lui obéir comme un petit toutou à sa mémère ? Servir le café ne fait pas partie de mes obligations, Madame Richford a été bien claire sur ce point. Je ne suis pas son larbin, mais son assistante. Tout comme il l'a dit à sa « chère fiancée ». Il a lui aussi deux bras et deux jambes et est tout à fait capable de se déplacer jusqu'à la salle de pause pour appuyer sur la touche On/Off d'une machine à expresso.

Encore furax, je croise Stella en sortant du bureau de mon Boss, qui, d'un air penaud, me demande d'ajouter une nouvelle tasse sur mon plateau pour le rendez-vous de Monsieur Miller. Et pour que l'ordre de mon patron passe mieux, elle arbore un franc sourire. Je m'exécute tout en râlant, alors qu'elle se propose de le faire. Elle m'explique que ça ne la dérange pas, mais il n'est pas question que je lui donne la satisfaction de m'envoyer bouler parce que j'ai refusé d'accomplir une tâche aussi simple.

Tout en regardant le liquide noirâtre couler, je me monte la tête en réfléchissant à ce qu'il pourrait me demander d'autre. Peut-être, leur cirer les pompes pendant qu'ils vont discuter contrat à six ou sept chiffres. Un massage serait plus dans les goûts de Reed si je me souviens bien...

Stop ! Ces images n'ont pas leur place ici.

Tu es là pour bosser, certes avec le seul homme que tu ne voulais plus croiser à Miami, mais tu devras faire avec ma pauvre. Alors, tu vas devoir rester professionnelle jusqu'au bout des ongles. En parlant de ça, je regarde ma manucure. Simple. Sans fioritures. Un beau rouge vermillon. Cependant en revoyant celle de la future madame Miller, je la trouve un peu trop fade, mais pour le moment ce sont des frais que je ne peux pas me permettre.

Contrairement à ce qu'il pense, je ne croule pas sous les réponses positives et j'ai besoin d'un boulot au plus vite. Je ne compte pas vivre au crochet de mon frère. Alors trouver un appartement pour Poppy et moi reste toujours dans mes plans. C'est ma priorité. Même si je dois avouer que passer un peu de temps avec mon frangin, après deux ans d'absence, c'est plutôt cool.

Enfin, ça l'a été !

Parce que je vais devoir lui annoncer qui est mon Boss, et quand Colton saura que c'est Reed, il va me foutre à la rue, ou mieux, m'enfermer dans un couvent. Ce qui ne déplairait certainement pas à mes parents. En parlant d'eux, je dois aller y manger dimanche midi avec Colton. La semaine dernière, il a pu refuser leur invitation, enfin je devrais plutôt dire corvée. Mon frère partait le soir même en déplacement, mais là nous n'avions aucune excuse, si ce n'est celle de ne pas y aller.

Ce qui est parfaitement inconcevable pour eux.

Rien que d'y penser, j'en ai la nausée. Comment vont-ils se comporter avec Poppy ? Je n'oublie pas qu'ils ont voulu que j'avorte ou que je la fasse adopter juste après la naissance pour ne pas jeter l'opprobre sur la famille. Ma mère ne supportant pas que l'on puisse parler derrière son dos de sa fille, devenant mère célibataire et de ma bâtarde, comme ils l'ont tout de suite appelée. Ou que ses soi-disant « amies » soient scandalisées que je puisse élever seule un bébé sans mari ni père.

Ce qui m'a choquée, c'est que mes parents puissent aller à la messe tous les dimanches, qu'ils nous y aient traînés toute notre enfance et qu'ils puissent m'ordonner d'avorter pour ne pas salir l'image « parfaite » de leur famille.

Encore en colère, après avoir pensé à mes vieux, je frappe seulement un coup à la porte du bureau et entre sans que mon Boss m'en donne la permission alors qu'il est en rendez-vous.