#ASSISTANTE | 23

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TINA

∞ ∞∞ ∞

Son souffle dans mon cou me coupe la respiration.

— Qu'est-ce que tu fais là ?

La contraction de mes cordes vocales par la contrariété altère mon timbre. Mais ça n'a pas l'air de le choquer.

— Dois-je te rafraîchir la mémoire ? Mes parents habitent toujours en face des tiens.

Oh non, il n'a pas besoin de me faire cette piqûre de rappel.

Combien d'heures ai-je passées derrière cette fenêtre à épier le moindre de ses déplacements ? À le contempler alors qu'il se pavanait torse nu, sortant de la salle de bains avec juste cette maudite serviette enroulée bas sur ses hanches. Elle me cachait l'objet de mon émoi après avoir fait trois ou quatre séries de tractions sur cette barre fixée en haut de la porte de sa chambre.

Il calque son regard sur la direction, qu'a pris le mien en repensant à cette période, où mes hormones en ébullition ne trouvaient de repos qu'en l'imaginant sous la douche. Dans son lit. Ou en posant devant sa fenêtre, ce qui ne calmait en rien mon appétit pour le meilleur ami de mon frère.

— C'est donc de cet endroit que tu m'as épié pendant toutes ses années ? Tu avais une vue directe sur ma chambre...

La pulpe de ses doigts caresse mon épaule droite. Je n'arrive pas à contrôler la chair de poule, que ce simple contact me provoque.

— Dis-toi que la tienne aussi était dans ma ligne de mire.

— Tu m'as espionné ?

— Maté serait plus juste. J'adorais te voir retirer tes fringues. Tu étais si méticuleuse. Tu pliais chaque vêtement avant de le déposer sur ta chaise. Tu aimais te regarder dans la psyché alors que tu retirais ta lingerie.

Je n'en reviens pas. Je suis sidérée par cette information. Ajoutant du crédit à ses dires, Reed glisse son index sous la bretelle fine de ma robe d'été. Il l'effleure avant de la faire tomber sur l'arrondi de mon épaule. La pointe de sa langue trace l'emplacement à présent dénudé.

— C'est assise sur ce tabouret, que tu t'es donnée du plaisir en désirant mon corps sculpté et musclé ?

— Je n'ai jamais...

— Ne me mens pas, ma Libellule. Je sens ton émoi alors que tu y penses. Ton parfum corporel est plus musqué, épicé. Salé, ajoute-t-il, après m'avoir goûté de ses lèvres humides.

La pointe de son nez navigue sur mon épiderme. Je ferme les yeux pour en apprécier la douceur. La lenteur avec laquelle il me hume me provoque des tremblements imperceptibles sauf pour lui.

— Écarte tes jambes.

Il n'en est pas question. Reed croit quoi ? Qu'il lui suffit de me le demander pour que je lui obéisse ?

— Voilà qui est bien.

Quoi ? Reed est en plein délire. Je n'ai pas pu accéder à sa demande. Et pourtant un regard vers le bas de mon corps me le confirme. Comment arrive-t-il à me faire accomplir l'inverse de ce que je souhaite ? Sa main gauche longe la courbe de mon sein. Instantanément, ma tête part en arrière. Elle repose sur son torse aussi ferme que je me le suis si souvent imaginé. Sa droite quitte mon épaule, suit ma clavicule, s'infiltre dans les creux de mon buste. Puis elle s'enroule avec minutie autour de ma gorge.

— Regarde-nous.

Reed m'encourage de sa voix rauque et basse en soulevant mon menton.

Son regard happe le mien au travers du miroir. Comme hypnotisée par ses fragments de couleur noisette, qui dansent dans ses iris chocolat, me subjuguent. Seule sa main gauche reprend son mouvement et descend le long de mes côtes, sous lesquelles mon cœur bat fort. Trop fort. Ses doigts soulignent ma taille marquée par une fine ceinture en cuir rouge.

BAD BOY or BOSS | TerminéeWhere stories live. Discover now