Conscience et Guignols

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- Tim ? Qu'est-ce que tu fous ?

La cave du manoir, aussi spacieuse que la circonférence du rez-de-chaussée, abritait quelques coffres en bois, couverts de poussière. La pièce était peu fréquentée et ne servait que de débarras.

Ou de cachette.

Agenouillé près de l'un des coffres, Timothy, suant à grosses gouttes, saisit de haut-le-cœur toutes les trente secondes, farfouillait parmi les objets que renfermait la malle. Un bruit de métal et de bois atteignant les oreilles de ClockWork qui se tenait derrière lui, un air surpris peint sur son visage blême.

- Masky... Qu'est-ce que tu'

- TAIS-TOI ! Je cherche ! C'est tout ! JE CHERCHE !

Le jeune homme s'était relevé rapidement, comme pris en flagrant délit ! Il avait laissé tomber les quelques bidouilles qu'il tenait dans ses mains et avait claqué le haut du coffre, se refermant en un bruit sec. La jeune fille face à lui ne bougea pas d'un poil. Elle continuait de le fixer, aucune expression ne dénonçant ni colère, ni tristesse, ni curiosité sur son visage mutilé.

- Je les cherche... Tu sais ! Tu sais ! TU SAIS ! Clock... Clic-Cloc ! ClockWork ! OU SONT-ELLES ?! Hein ? HEIN ?! Elles sont où ses armes à Papa ! Hein ? Celles qu'il avait avant ! ClockWork dit moi ! Hein ! Il les avait mises là ! Un jour ! Il les avait cachées ! Pour un « JOUR » ! Papa... Snirfl ! Pa-Slender ! G-gh... J'comprends plus ! Je... Uh...Uh... Des armes... Pour nous...euh... nous aider ! Hein ! Je... croyais qu'il... ne les avait pas jetées !

Le gamin se laissa choir sur le sol, empoignant et tiraillant avec force ses épais cheveux bruns. Étonnement, ses yeux sombres ne pleuraient plus. Ils devaient s'en être lassés. L'adolescente posa sur lui, sur son dos courbé, un regard émeraude sans reflet, terne, morne. Elle resta là, immobile, et ce durant de longues minutes. Jusqu'à ce qu'un claquement assourdissant vienne déranger ce silence qui avait élu domicile sous ce toit depuis peu.

On entendit des pas, des cris, des rires un peu psychotiques, et des plaintes humaines. Tiens ! Ils étaient rentrés ces guignols !

- Bah alors ?! Z'en faites une tête ! On dirait qu'z'avez vu un Slender sans costume ni cravate ! Bouah ah ah !

                                                                                       ***

- Oh ! Mon maître absolu ! Ma grandeuuur ! Vous ne devinerez jamais ! Ce que je viens d'appreeendre !

Un homme au physique un peu trop simple, au visage similaire à d'autre, à l'existence peu importante, se prosternait aux pieds d'un Zalgo furibond, exécré d'avoir été dérangé. L'homme embrassait le bout de ses chaussures en cuir et l'inondait d'éloges toutes plus barbantes les unes que les autres. Agacé, le Lord asséna à son admirateur un coup de pied au menton, le faisant se relever immédiatement. Il baissa le regard et joignit ses mains, avant de s'abaisser un peu en avant, offrant à son maitre une révérence qu'il souhaitait gracieuse.

- Qu'as-tu à dire, sujet ? Qu'as-tu à dire de si important pour oser me déranger alors que je m'apprête à rendre visite à ma dulcinée qui depuis ce matin, n'a point quitté la bibliothèque ? Parle donc !

Le « sujet », intimidé par l'aura supérieure que dégageait son maitre, recula de quelques pas avant d'énumérer d'une traite, les faits si importants qui l'avaient poussé à se rendre au Manoir de l'Empereur même !

- Une guerre, monsieuuur ! Une guerre je vous le juuure ! Une guerre va avoir lieuuu ! Les humains aussiii, viennent à l'encontre de Sir Slendermaaan ! Les Chasseuurs, vont s'en prendre à luiii ! Et je pensais... Qu'il était préférable... De vous en parleeez... Vous qui vouliez sa tête. A cette créature sanguinaaaire...

Il était un automne... [Creepypastas]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant