Il était un automne... [Creepypastas]

Une poignée de main

- Splendor ? Ils ne sont plus là !

- Quelle surprise...

- Splendor, ils ont vraiment disparu... Jon' et moi avons fait tout le manoir ! Et le garage était grand ouvert !

- Quoi ?! Nan ! Jeff m'aurait prévenu ! Il m'aurait fait un « check » ! Un putain de « high-five » !

- Calme ! BEN...

Le garçon, l'air contrit, préféra se réfugier dans l'écran de la télévision avant de pousser une nouvelle plainte. Des bruits de pas en provenance de l'étage supérieur retentirent dans le salon alors que Toriel redescendait les escaliers, Asriel sur ses talons.

- L'Empereur arrive. Tout va bien ?

Splendorman stoppa Jonathan d'un geste de la main avant qu'il ne commence à parler.

- Oui, Toriel. Tout, tout va bien.

Si la créature avait décelé avec aisance le sous-entendu malheureux dans les paroles du géant, son visage pourtant, dépeignit un air entendu, satisfait.

Jonathan, conscient qu'il avait failli gaffer, se laissa tomber dans le canapé, entre Ann et Jason qui pestèrent à son encontre. La télévision échappa un grésillement singulier, et Eyeless Jack, la tête basse, déduisit qu'il ne s'agissait que de la déception de BEN.

Au fond, il le comprenait plus que bien. Même si beaucoup affirmeraient le contraire, Jeff et BEN avaient été amis. Une fois, peut-être deux. Rien ne pouvait lui donner tort lorsqu'il affirmait que le tueur lui aurait dit « au-revoir » en bonne et due forme.

Jack à son tour, était dégouté. Bien qu'il ne projetait pas forcément de quitter l'Autre Monde, il aurait souhaité embrasser ses amis une dernière fois. Ou peut-être, pour la première fois simplement.

Ils ne lui avaient rien dit. Pas même Masky avec qui il s'était toujours entendu. Pas autant que Hoody, mais tout de même.

N'était-il pas assez digne pour mériter un « au-revoir » convenable ?

La fraicheur d'une caresse fantomale l'extirpa de ses pensées en douceur. Sally fit mine de poser sa tête sur son épaule, alors que Jack souriait à travers ses larmes charbonneuses.

***

Accoudé à la fenêtre de sa chambre, la porte close – unique barrière entre Paula et lui – Toby jetait un regard envieux à l'extérieur, brumeux à cette heure-ci. Son esprit cependant, était plongé dans une profonde réflexion qui s'était offerte à lui peu de temps après la lecture des noms inscrits sur le papier que lui avait donné Joseph Marnes.

Les devinettes.

Concentré, il les relut une énième fois avant d'inscrire de nouveaux mots à la suite de certains.

Seulement, rien ne lui semblait concorder ; ces mots – ces noms - ne lui inspiraient que des sensations étranges, un sentiment d'inquiétude persistant et parfois même, un espoir naissant qu'il s'empressait de taire.

Si ces noms appartenaient à son passé, qu'en était-il de la situation actuelle ?

Était-ce une bonne chose ? Paula et Joseph cherchaient-ils réellement à l'aider ?

Et cette histoire de recherches, était-ce véridique ?

S'il était le seul à pouvoir les aider à mener à bien leurs études, pourquoi lui interdisaient-ils l'accès à certains départements de l'établissement ? Pourquoi ne pouvait-il pas sortir dehors, simplement ?