Leur volonté teintée de démence

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PAW ! PAW !

Les tirs fusaient, les insultes avec. Masky, son masque de travers, tirait sans retenue sur le Hunter déjà mort. Le jeune homme enragé tremblait de tout son corps, échappant par moment quelques gémissements plaintifs : il pleurait.

- Tu l'as tuée, tu l'as tuée, tu l'as tuée !

Quelques mètres plus loin, son partenaire Hoody s'affairait à décaler le corps décapité de leur nourrice, Miss P. Si ses gestes paraissaient calmes et assurés, sous sa cagoule, Hoody ruminait. Tout s'enchainait trop vite. La disparition de Toby, l'attaque des Chasseurs, la mort brutale de l'aïeule et ainsi, la perte de sang-froid de son camarade, ami, Masky. Il ne fallait pas qu'il aille trop loin, qu'il déraille complètement, qu'il franchisse le point de non-retour.

Brian, alias Hoody, connaissait Timothy Wright depuis un moment. Bien assez pour que ce dernier lui ait accordé sa confiance toute entière. Si bien qu'il lui avait confié sa « dernière solution ». Son traitement.

Une fois le corps du CreepyHunter complètement achevé, Masky se recula et jeta son arme aussi loin qu'il le put. Il se courba et posa ses mains sur ses genoux, haletant bruyamment, de grosses gouttes de sueur perlant sur sa nuque.

- Hey... Tim ! Prends ça.

Hoody extirpa de sa poche de jean, une petite plaquette d'aluminium dans laquelle y étaient enclavés plusieurs comprimés minuscules. Il s'en empara d'un et le tendit à son ami qui le saisit sans rien dire, probablement à bout de souffle pour émettre le moindre mot. Nerveusement, il passa et repassa ses doigts dans sa tignasse brune, humide, et coinça le comprimé entre sa lèvre inférieure et sa gencive.

- De l'eau, il te faut de l'eau.

Inquiet quant à la détresse de son ami, Hoody soutint l'un de ses bras et l'aida à reprendre appui sur ses jambes. Ainsi, il le guida jusqu'au lavabo le plus proche, gardant une oreille attentive au moindre bruit suspect.

                               ***

- Reste là ! Je te connais, Tim. Si tu continues comme ça, tu vas finir par perdre connaissance, et là, ça me sera plus dur de t'écarter du combat...

La porte de la salle de bain était close, Hoody s'y étant adossé, gardant les bras croisés sur son sweat jaune. Il avait relevé le bas de sa cagoule, dévoilant son menton au teint blafard, sa bouche aux lèvres gercées qu'il mouillait souvent en y passant sa langue d'un mouvement rapide, habituel. Penché au-dessus du lavabo, une main de chaque côté du bac, Masky se remettait lentement de son début de crise. Il pinça l'arête de son nez, fronçant ses sourcils broussailleux, émettant par moment quelques claquements avec sa langue, agacé.

- Rha... Cette foutue saloperie...

Hoody émit un faible rire qui s'apparentait plus à un soupir.

- Tu te rappelles, la première fois que tu as eu ce genre de crise ?

- Je te dois une fière chandelle...

- Tu m'en dois plusieurs, j'dirai une bonne dizaine, hé hé !

- Tss... Connard ! Ah ah !

                                  ***

« La violence ne résout rien. »

« Ne rend pas les coups. »

« Sois plus malin que celui qui te frappe. »

Préservons la paix, jouons en sa faveur.

Tant de violence ruinerait notre innocence.

Personne ne comptait les coups donnés, reçus, manqués, oubliés. Personne ne se préoccupait du devenir du manoir. La seule chose qui comptait, c'était le camp auquel on appartenait. Le triomphe de notre doctrine, de notre idéologie. Pour l'un comme pour l'autre.

Il était un automne... [Creepypastas]Where stories live. Discover now