Il était un automne... [Creepypastas]

Deal

Quelle horreur...

La douleur n'avait jamais été aussi forte. Mon ventre me brûlait et j'avais la ferme impression qu'il était transpercé de toute part par des lames. Quelques minutes avant, je respirais encore convenablement. A présent, il me fallait tousser pour reprendre mon souffle, mes poumons se retrouvant submergés par un mélange de salive et de glaires.

Le sol était si froid, si lisse... Rien pour m'accrocher, pour me retenir de partir. Si je lâchais prise, je mourrais à coup sûr ! Saisie de nouveaux spasmes, je me cambrai sous la douleur, échappant quelques grognements qui se coincèrent dans ma gorge en feu. Depuis combien de temps n'avais-je pas émit un mot ?

Mes entrailles allaient se liquéfier, mes viscères s'embrasaient et je ne pouvais rien faire. Avec peine, je posai une main sur mon ventre et tentai de le masser pour apaiser ma souffrance mais en vain... Mes organes semblaient prendre vie et mon abdomen menaçait d'imploser à tout moment. Avec peine, je basculai sur le côté et vomis une quantité effroyable de bile ; un arrière-goût de sang dans la bouche.

- ...à l'... aide...

Secouée de tremblements, je me recroquevillai et priai pour que cette torture cesse. Et ma prière fut entendue. Petit à petit, mon feu intérieur s'estompa, finissant par disparaître complètement. L'acidité qui me rongeait la gorge perdura encore quelques instants avant de se dissoudre complètement, laissant mes poumons se remplirent d'air à nouveau.

Soulagée, je daignai ouvrir les yeux, priant pour que la lumière refasse surface. Et en effet, l'obscurité ne me paraissait plus aussi opaque, comme si les voiles s'étaient levés.

Impuissante, je tendis un bras en avant, pensant rencontrer quelque chose ; une paroi, une porte... Une issue quelconque. Mais il n'y avait que du vide, toujours et seulement du vide.

Je n'avais été que ça. Moi, Lou Farge, n'avait été qu'une particule pleine de rien qui s'était faite trimballer d'épreuve en épreuve, ne faisant que subir ce qu'on lui avait imposé, et ce, depuis ma naissance.

Au plus profond de mon âme, j'espérais qu'il ne subirait pas la même chose que moi.

Ennuyée par ma situation, je ramenais mes mains contre mon ventre et plaquais mes paumes contre la chair tendre de mon abdomen, percevant les moindres mouvements de cette toute petite chose qui semblait grandir à vue d'œil.

J'ignorai quand est-ce qu'il pointerait le bout de son nez mais une chose était sure ; cet enfant serait là beaucoup trop vite, peut-être même avant que je ne reprenne pleinement conscience.

***

- Elle ?! Qu'est-ce qu'elle fout ici ? Elle n'était pas censée s'trouver à l'Empire ? Avec Zalgo ?

- Jane, calme-toi... Si je t'ai faite venir ici, c'est par confiance, alors ne commence pas à hurler.

- Mais... C'est à cause d'elle si le manoir a été attaqué !

Jason échappa un rire moqueur qui piqua la jeune femme à vif.

- Quoi ? Tu ne me crois pas ?!

- Pas une seconde !

- Ah ! Voyez-vous ça !

La brune croisa les bras, restant parfaitement immobile, face au fabricant de jouets qui s'affairait à border la jeune fille inconsciente. Il saisit son poignet et vérifia son pouls ; tout était régulier. Il continua à ignorer Jane pendant quelques minutes encore, la laissant taper du pied contre le plancher tout en tripotant l'une des mèches de sa perruque éméchée. Il faudrait qu'elle pense à la changer, cette dernière commençait sérieusement à s'abîmer.