Partie 32

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Lauren

En sortant de la séance, je suis épuisée et toujours furieuse contre ma mère. Soudain, je me fige. Je viens de reconnaître la mince silhouette de Camila. Plantée au milieu du parking, elle m'attend, les bras croisés. Elle me regarde, l'air de me dire : « Je t'ai trouvé, et cette fois tu ne m'échapperas pas. »

- Qu'est-ce que tu fais là ? Vous vous êtes passé le mot, ce matin, ou quoi ? Tout le monde a décidé de me prendre en traître ! Tu me suis, maintenant ?

Elle se plante devant moi, le regard noir.

Irrésistible.

Je me reprends. J'étais à deux doigts de laisser échapper un sourire. Et ça m'énerve encore plus ! Je m'en veux de craquer comme ça. Je ne peux pas me le permettre. Et ce n'est pas en faiblissant que ça va m'aider !

- Parce que ça ne t'est jamais arrivé, à toi, peut-être, de suivre les gens ? Je rentre avec toi !

- Figure-toi que je rentre en bus, princesse. Et je n'ai envie de voir personne. Encore moins de parler.

Elle résiste à mon ton sec et me retourne un regard décidé.

- Eh bien, je rentre tout de même avec toi. T'auras tout le trajet pour m'expliquer, réplique-t-elle d'un ton assuré sans quitter son expression boudeuse.

Elle est mignonne quand elle fait cette tête, mais il n'est pas question de flancher.

- T'expliquer quoi ? C'est la meilleure, ça ! Depuis quand je te dois des explications.

Je m'en veux de me montrer si dure, mais elle ne me laisse pas le choix. Il me semble voir sa lèvre inférieure trembler légèrement, mais elle reprend rapidement son air conquérant. Elle désigne mon genou et le cabinet du kiné.

Qu'est-ce qui t'arrive exactement ? Je veux savoir.

Je me dirige vers l'arrêt de bus. Je voudrais fuir son regard plein de questions, mais je marche à deux à l'heure, avec mon genou.

- Je n'ai rien à dire ! Et puis j'en ai marre des interrogatoires ! lâché-je, poussé à bout. –

- OK, Lauren Jauregui. Pour ma part, je ne t'ai posé aucune question, jamais, sur rien ! Je n'ai pas demandé pourquoi tu me fuyais comme la peste. Je ne t'ai pas demandé pourquoi tu ne cessais de souffler le chaud et le froid. Je ne t'ai pas demandé pourquoi après la nuit que nous avions passée ensemble, tu as disparu de la circulation. Je ne t'ai pas demandé pourquoi tu es blessée, ni pourquoi tout le monde s'étripe, ni pourquoi mon père se comporte comme ça, ni pourquoi tu me fuis. Bref, je ne t'ai RIEN demandé.

Sa voix a un peu vacillé vers la fin, mais sa détermination m'impressionne.

- Tout ça ? lâché-je en dissimulant mal un léger sourire.

- Tout ça, oui, dans l'ordre que tu veux, ronchonne-t-elle.

- Tu ne renonces jamais ? demandé-je plus doucement. –

- Rarement..., avoue-t- elle.

Je m'en doutais, à vrai dire, mais son aveu me fait sourire. J'aime sa façon de me tenir tête. J'aime ses yeux chocolat qui se plantent dans les miens. J'aime ses mèches folles. J'aime sa mauvaise humeur.

Là, c'est grave.

J'aime tout, en fait.

C'est dangereux.

- OK, grommelé-je.

Elle marche à mes côtés. Et elle se tait, elle attend que je lui parle, mais j'ai du mal à trouver les mots. Elle s'en doute, on dirait, et elle me lance un regard d'encouragement, l'air de me supplier de la traiter en alliée. –

Apprends-moi/fan-fiction camrenWhere stories live. Discover now