Apprends-moi/fan-fiction camren

Partie 51

   Camila

Pendant le repas, j'ai clairement la tête ailleurs. Je tente de ne pas penser à Lauren, mais je n'y arrive pas et ça me coupe presque l'appétit. J'imagine que mon père et Clara mettent mon manque d'enthousiasme soudain sur le compte des mauvais souvenirs qui me reviennent peut-être et je m'en veux.

- Il paraît qu'il y a eu une bagarre, dans un club de la Havane, lance soudain Clara.

- Une bagarre ? Quel genre de bagarre ? demande Alejandro.

Je me pétrifie, et je redouble d'attention. Là, il s'agit de ne pas se faire griller. Je n'étais pas supposée être dans ce club, je ne suis donc pas au courant de la bagarre. A priori les gens qui en ont parlé à Clara ne m'ont pas vue, sans quoi, elle ne ferait pas cette tête...

- Un truc assez violent entre une fille et un garçon. C'était au Lighthouse. C'est une voisine qui m'a dit ça, elle l'a appris par quelqu'un dont le fils passait la soirée là-bas.

Tout se sait dans cet endroit, c'est l'été, les gens n'ont rien d'autre à faire que de cancaner...

- Lauren elle est forte en bagarre, elle ! fait Sofia avec les yeux qui brillent. J'aimerais bien être aussi forte qu'elle.

Elle fait mine de donner quelques coups de poing.

- Lauren fait de la boxe, tempère Clara, ce n'est pas de la bagarre.

- Oui... Enfin, elle serait bien capable de se battre ! grogne mon père. J'espère qu'elle n'a rien à voir avec cette histoire. Elle y va souvent, dans ce club, non ?

Je me concentre sur mon verre d'eau.

- Il n'est pas question de Lauren ! corrige Clara. Tu vois toujours le mal partout.

- Tu en as entendu parler, toi, Camila ? interroge papa.

- Non, comment en aurais-je entendu parler ?

Erreur de débutant, j'ai répondu trop vivement !

Heureusement, des homards grillés font leur apparition sur la table, et il n'est plus question que d'un seul combat, celui que nous allons mener avec les bêtes. Alejandro se penche sur son assiette avec un sourire à peu près aussi enjoué que celui de Sofia le soir de Noël.

J'ai trouvé le point faible de cet homme : le homard grillé.

Les manches retroussées pour ne pas me salir, je me concentre moi aussi sur ma bête.

- C'est vraiment délicieux, dis-je en remettant mes manches en place.

- Te fatigue pas, va, Camila, souffle mon père.

Je sursaute. C'est quoi, là ? C'est une technique de commissaire ? Il m'a laissée mariner pendant tout le repas et il compte me faire passer aux aveux ?

- Hein, quoi ? paniqué-je. Je n'ai rien vu ! Je n'étais pas au L...

- Eh bien, moi, j'ai vu.

Je pâlis.

- J'ai bien vu que tu t'étais fait un nouveau tatouage et que tu tentais de le dissimuler sous tes manches !

- Ah... Heu... C'est que...

J'ai remonté mes manches sans m'en rendre compte en mangeant le homard...