Apprends-moi/fan-fiction camren

Partie 92

Camila

Je suis sur le point de mettre mon projet à exécution lorsque soudain, au bout du couloir, j'aperçois la silhouette de Clara. Elle avance vers nous au pas de charge, l'air affolé. A mesure qu'elle approche, je me rends compte qu'elle est livide. Je ne vois plus en elle la femme inflexible qui nous a chassées, Lauren et moi, mais une sorte de sauveuse, et je me jette presque dans ses bras.

- Lauren est inconsciente ! On ne veut rien me dire sur son état !

Brusquement, comme si tous les masques et les codes sociaux tombaient, elle me serre contre elle en une étreinte aussi rude que maladroite. C'est la première fois qu'elle s'abandonne à ce genre d'effusion. Et, bizarrement, cela me fait du bien. C'est la mère de Lauren et je sais qu'elle partage mon angoisse, par-delà nos différends.

Je suis incapable de parler et c'est Matt qui se charge de raconter brièvement ce qu'il s'est passé. Clara l'écoute en silence, le visage vide de toute expression.

- Vous avez pu la voir ? demande-t-elle d'une voix blanche, une fois que Matt a terminé son récit.

- Pas depuis qu'elle est partie au bloc opératoire..., confie Matt.

Clara voit alors le T-shirt maculé de sang de Matt et elle devient plus pâle encore. Mais rapidement, l'air dur que je lui connais revient sur son visage.

- Viens avec moi, Camila, je vais demander à la voir.

Après avoir promis aux autres de les tenir au courant, nous partons dans les couloirs. Cette fois, face à Madame Jauregui, l'infirmière accepte de nous mener à la chambre de Lauren.

- Elle vient de sortir du bloc opératoire, prévient-elle. Elle est très faible. Je ne sais pas si elle est réveillée.

A ces mots, le nœud qui s'était formé dans ma gorge se desserre un peu. J'ai l'impression que l'air circule de nouveau dans mes poumons et que mon cœur se remet à battre.

Lauren est vivante...

Et je revis, moi aussi.

Avant d'entrer dans la chambre de Lauren, Clara et moi échangeons un regard inquiet, comme pour nous donner du courage mutuellement. C'est moi qui entre la première dans la chambre, retenant mon souffle et mes larmes.

J'ai du mal à réprimer un cri quand j'aperçois Lauren. Allongée sur un lit, elle est couverte de tuyaux reliés à des machines.

- Lauren, murmuré-je en m'approchant. Comment tu te sens ?

Elle a les yeux fermés, je sais qu'elle ne peut pas m'entendre, mais la question m'a échappé.

- Elle dort, explique l'infirmière. Elle sort tout juste de l'opération.

A cet instant, un médecin entre dans la pièce et Clara et moi nous tournons vers lui dans un même mouvement.

- Son état est sérieux, commence l'homme qui l'a opéré, mais elle est tirée d'affaire. Elle s'est profondément ouverte au niveau des côtes. Son poumon n'a rien, mais ce n'est pas passé loin. C'est à son casque qu'elle doit d'avoir la vie sauve. C'est lui qui s'est brisé à la place de son crâne. Nous avons recousu la blessure, et elle est désormais hors de danger, mais elle a perdu beaucoup de sang. Elle est très faible. D'où les écrans et les électrodes, pour la surveiller, et la perfusion, pour l'aider à récupérer.

Je suis si soulagée d'apprendre qu'elle est sauvée que je me sens vaciller. Toute la pression et l'angoisse retombent d'un coup.

- Vous êtes livide, mademoiselle. Vous êtes sûre que vous voulez rester ici ? s'inquiète le médecin.