Apprends-moi/fan-fiction camren

Partie 38

   Camila

- Lauren! Attention !

Une branche vient de tomber dans le bassin. Je l'ai vue se détacher. Et puis, soudain, Lauren. Aussi incroyable que ça puisse paraître, elle est dans la piscine. Et la branche lui tombe dessus. J'ai aperçu la scène d'horreur entre deux éclairs. À cette heure-ci, et par ce temps !

J'ai crié, malgré moi, et le verre d'eau que je tenais m'a échappé des mains. L'espace d'une demi-seconde, je pense même à une illusion ; je vois Lauren partout. Le bruit du verre que je viens de lâcher et qui vole en éclats dans l'évier me ramène à la réalité.

Je cours vers la piscine, pliée en deux, luttant contre les bourrasques de pluie et de vent. Soudain, je heurte quelque chose de plein fouet. Non, pas quelque chose. Quelqu'un !

- Sofia !

Alors là, je ne comprends plus rien du tout.

C'est quoi ce trip ?

- Qu'est-ce que tu fais là ?

Ma petite sœur est trempée. Elle tient Léo serré dans ses bras, trempé, lui aussi. Et ils ont tous les deux l'air terrifié.

- Camila ! Lauren a coulé.

Je pousse un hurlement. Nous avons donc bien vu la même chose... Malheureusement.

- Sofia, va chercher papa et Clara ! hurlé-je.

- Mais il faut sauver Lauren ! sanglote Sophia.

- Justement, va les chercher ! On a besoin d'aide ! Écarte-toi du bord de la piscine, et va les chercher !

Ma petite sœur obtempère et file vers la maison. Je pense que mon cri les a réveillés, mais au moins, Sofia ne risquera pas de tomber dans l'eau ni de recevoir un truc sur la tête.

Je m'élance au milieu du jardin, malgré la tempête qui fait rage. Je m'approche du bassin en appelant Lauren à pleins poumons, plusieurs fois. Ma voix est suraiguë, j'ai des sanglots dans la gorge et mon cœur bat à cent à l'heure. Je suis hystérique.

- Lauren !

Mon cri se mêle au hurlement du vent dans les branches. Ça grince et ça craque de partout. La pluie s'abat sur moi, m'empêchant d'y voir clair.

Je m'agenouille, tremblante à l'idée de découvrir le corps de Lauren inanimé. Une énorme branche flotte à la surface de l'eau, ainsi qu'un amas de feuilles et de branchages. Je me penche sur l'eau et je tire la branche pour essayer de la sortir et voir en dessous. Elle est trop lourde, et coincée contre le bord. Je me penche un peu plus sur l'eau trouble. Avec les larmes qui coulent le long de mon visage et la pluie qui tombe sur le bassin, je vois de moins en moins bien.

Et soudain, tandis que j'écarte des branchages, une masse sombre s'approche de la surface. Lauren jaillit hors de l'eau, juste en face de moi, en une grande inspiration.

Je m'écarte instinctivement, pour lui laisser la place de sortir. En un clin d'œil, elle se hisse sur le bord du bassin sans effort. En un mouvement léger et souple, elle est debout, face à moi, l'air aussi surprise que moi, haletante pour reprendre sa respiration.

J'ai perdu mon souffle, comme si je m'étais arrêtée de respirer pendant tout le temps où elle était sous l'eau. Je suis à peu près aussi sonnée que si je venais de recevoir la branche sur la tête. Je vacille. Au milieu des rafales de vent, je me sens aussi fragile qu'un brin d'herbe. Un éclair déchire le ciel, et je me protège instinctivement la tête, comme s'il allait me tomber dessus.