Partie 35

3K 119 5
                                    



   Camila

J'ai découvert des tonnes de nouvelles sensations. Un frisson de plaisir court encore dans mes terminaisons nerveuses. Je flotte sur un nuage. J'ignorais qu'on pouvait ressentir autant de choses, physiquement et émotionnellement.

La première fois que nous avons fait l'amour, j'avais eu la sensation que nos corps avaient besoin l'un de l'autre. J'en ai la confirmation. À en juger par ses réactions, je lui ai donné autant de plaisir qu'elle m'en a donné. Et cela me rend heureuse. Après avoir passé plusieurs jours à tenter de fuir Lauren et à essayer de nier mon désir, un sentiment de plénitude m'envahit. Je me sens comme hors du monde, dans cette petite pièce attenante aux vestiaires, comme dans un refuge, tout en ayant l'impression d'être parfaitement à ma place, près de Lauren.

Mais rapidement, la réalité me rattrape. Je ne peux pas m'empêcher de me demander ce qui va se passer. Est-ce qu'on va se fuir et se rendre folles, comme cette semaine ? Il faudra bien sortir d'ici. Nous n'allons pas rester terrés dans ce vestiaire pendant des mois.

Je ne serais pas contre...

J'ouvre les yeux. Je tombe sur ceux de Lauren, très calmes, posés sur moi. Mince, elle me regardait. Je dois avoir les cheveux dans tous les sens. Et puis je devais faire une tête idiote, sur mon petit nuage.

- Tu es belle, Camz.

Sa voix tremble légèrement. Je la sens émue. Je le suis moi aussi. Prise dans son regard vert, j'ai l'impression que nous sommes seules au monde. J'aime ça, être seule avec elle. Il me semble alors que tout est possible.

Elle prend mon poignet et dessine le contour qui y est tatoué. Soudain, ses sourcils se froncent. J'ai déjà vu ce visage préoccupé, il n'annonce rien de bon.

- Camila, je me disais... On devrait arrêter de..., souffle Lauren.

Au mot « arrêter », je me redresse comme un ressort et m'assois en tailleur, prête à affronter la suite.

Lauren sourit.

- Laisse-moi finir, hérisson, avant de te transformer en chat sauvage et de m'arracher les yeux !

Je la laisse finir, mais je reste sur la défensive.

- On devrait arrêter de se fuir, Camz, souffle-t-elle doucement. Ça nous rend folles toutes les deux. On ne peut pas lutter.

Elle dessine distraitement le tour des oiseaux qui s'envolent sur mon épaule.

- Qu'est-ce que tu en penses ? demande-t-elle, inquiète.

- Et Clara, et Alejandro ? On ne peut pas leur dire, tout de même !

- Qui te parle de leur dire... Je dis juste qu'on devrait arrêter de s'éviter. Se donner une chance, tu ne crois pas ?

- Je suis d'accord, dis-je faiblement, ces derniers jours ont été insupportables...

Elle a raison, chaque parcelle de ma peau me le dit. Mais l'attirance que je ressens pour elle est si grande qu'elle me fait peur. Ici, dans ses bras, loin de la maison, de Clara et de mon père, tout me semble possible, mais après...

Un sourire de soulagement se dessine sur son visage. Elle pose ses lèvres sur chacun des oiseaux.

- Qu'est-ce que tu vas dire à Alejandro, qui te demande de l'appeler « papa » ? demandé-je, tendue malgré moi.

Apprends-moi/fan-fiction camrenWhere stories live. Discover now