Entre rêves et réalité

Chapitre 59- Chris

 Rebekah

Au QG, il règne une atmosphère lourde et elle est loin d'être agréable. Depuis toujours, nous pensions que l'infidélité de notre mère avec le père de Klaus n'était qu'une simple erreur de jeunesse. Nous avions tort.

Redressant le regard, j'observe Caroline. Pour nous aérer un peu, nous avons décidé de nous installer en terrasse. Les hommes de Marcel ayant déserté la ville, Klaus n'a vu aucun inconvénient à ce qu'elle quitte le QG surtout en ma compagnie. J'ai beau être moins forte que mes frères, je n'en reste pas moins un vampire Originel.

Nik avait besoin d'être seul, Caroline l'a parfaitement compris.

— Comment ça se passe avec Stefan ? Il m'a dit que tu lui avais fait visiter la ville. Il semblait plutôt ravi de sa journée.

J'apprécie son effort pour me changer les idées. Caroline et moi ne sommes pas les meilleures amies du monde mais je dois avouer que je me suis habitué à elle.

— Je ne sais pas trop, j'admets.

L'histoire de Nikalan et de ma mère m'a bouleversé bien plus que je n'ose le reconnaitre. Je ne veux pas vivre un amour aussi tragique que le leur. Je ne souhaite pas reproduire les mêmes erreurs. Elles nous ont coûté notre humanité. Elle a coûté la vie à Nikalan.

— C'est comme si un obstacle était dressé entre nous et que nous n'arrivions pas à le franchir.

À ma réponse, Caroline fronce les sourcils puis poursuit :

— Ton frère t'a donné sa bénédiction, il n'y avait pas plus gros obstacle.

J'esquisse un sourire en y repensant. Je n'aurais jamais cru cela possible et Nik l'a fait. Aujourd'hui, tout semble s'offrir à moi et pourtant je ne suis plus sûre de rien.

— Ce que j'aime chez lui c'est sa gentillesse. C'est également le seul qui, tout comme moi, a toujours eu du mal à supporter son vampirisme.

— C'est déjà un bon début, me fait remarquer Caroline.

— Je sais, je souffle. Cependant, je ne veux pas rester dans l'ombre de son premier amour.

— Tu ne penses pas que vous pourriez simplement en parler tous les deux ! me conseille-t-elle d'une voix douce.

— Ou peut-être que Stefan n'est pas fait pour toi ! raille Katherine en s'incrustant à notre table.

Je soupire de lassitude en m'appuyant sur le dossier de ma chaise. Décidément, je crois bien que je ne pourrais jamais me l'encadrer celle-là !

Face à son tact légendaire, Caroline la gratifie d'un regard assassin.

— Quoi ? Cesse de m'observer ainsi. Ne dis pas le contraire, toi même tu l'as toujours vu comme le grand amour d'Elena !

Dépitée et mal à l'aise, Caroline s'adosse à sa chaise et ose à peine me regarder tandis que Katherine commande un verre de vin.

— Parle-moi de vous deux, je demande

— Quoi ? s'étonne la blonde en redressant ses yeux bleus dans les miens.

— Toi et mon frère ! Quelque chose qui t'a marqué, l'un de tes plus beaux moments.

Je n'ai aucun modèle de couple auquel me rattacher. Même celui de mes parents n'était qu'un odieux mensonge. Pour ne pas perdre totalement espoir, j'ai besoin d'y croire encore.

— Merci de rendre ma future mort bien plus appréciable ! raille Katherine dans une grimace écœurée.

Plus qu'agacée par sa présence, je me tourne sur la brune et lâche :