Chapitre 62- Happy family moment

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Rebekah

Lorsque j'entre au salon, le son atroce d'un serpentin à mon oreille m'arrache un grognement. J'ai brusquement envie de tordre le cou à Caroline. Sa bonne humeur constante va finir par me rendre complètement barge. En plus, avec le chapeau en plastique qu'elle porte sur la tête, elle a l'air ridicule.

Tout en essayant de l'ignorer, je la contourne et me dirige vers la cuisine. D'un coup, je suis d'humeur plus que maussade et le pire c'est que je ne sais pas vraiment pourquoi. 

J'ouvre le réfrigérateur, attrape une poche de sang frais et la transvase dans un verre.

— Comment trouves -tu la décoration de ma petite fête ? m'interroge soudainement Caroline que je n'avais pas entendu me suivre.

Interloquée, je rejoins la balustrade en fer pour observer la cour qu'elle a effectivement décoré en un temps record. D'ailleurs, je me demande comment j'ai pu rater ces atroces guirlandes multicolores qu'elle a eu le malheur d'accrocher au plafond.

— J'ignorais qu'une fête devait avoir lieu ! je lâche.

— Ton frère et moi avons décidé de partir demain pour notre petit tour du monde, elle m'informe.

Il est vrai qu'ils n'ont eu de cesse de repousser leur départ. Je ne peux qu'abdiquer devant leur envie de s'aérer. Peut-être que je devrais quitter la Nouvelle Orléans. Lui aussi l'a fait, après tout.

Maudissant mes pensées tournées vers lui, je bois une gorgée dans mon verre puis grimace aussitôt. Il n'a pas vraiment bon goût.

— J'ai pensé qu'organiser un repas tous ensemble avant notre départ pouvait être sympa. Il faut en profiter en ce moment, l'humeur de tous est au beau fixe.

Ce qu'elle dit est vrai, je n'ai pas le souvenir que nous avons été en si bon terme depuis longtemps.

— Je pense que c'est une idée excellente ! j'avoue dans un sourire sincère en observant le contenu de mon verre.

Je n'ai pas le souvenir d' avoir bu du sang aussi infect.

— Cool ! lâche-t-elle tout en sautillant gaiement.

Puis, d'un ton plus sérieux, elle ajoute :

— Il reste encore la table à mettre.

Et sans que je m'y attende, elle me place une pile d'assiettes dans les mains avant de disparaitre aussi vite qu'elle est arrivée.

— Tu plaisantes, j'espère ! je m'écris. Caroline ! Reviens ici !

En voulant retenir le service en porcelaine pour éviter qu'il ne tombe, je renverse le contenu de mon verre sur mes stilettos.

— C'est vraiment une journée merdique ! je peste.

Stefan en me voyant en mauvaise posture s'empresse de venir m'aider tout en riant.

— Ne rigole pas de mes malheurs, Stefan, je le préviens. Je te jure que je vais la tuer !

— Ne te plains pas, moi, elle m'a soudoyé pendant au moins deux heures rien que pour accrocher tous ces maudits ballons.

Ne pouvant me retenir, je me mets à rire.

— Je crois que Caroline est une vraie névrosée ! j'admets

— Je ne donnerais pas tort, dit-il en levant les yeux au ciel. Attends, donne-moi ça.

Serviable, il me prend les assiettes des mains. Lorsqu'il dépose un chaste baiser sur mon front, mes paupières se ferment. Un grand sourire aux lèvres, il me quitte pour dresser la table.

Entre rêves et réalitéWhere stories live. Discover now