Chapitre 31- Les prémices du bal masqué

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Point de vue Klaus

Elijah, devant moi, marche d'un pas rythmé en direction de l'église Sainte Anne. Je le soupçonne de chercher à m'éviter. Bien qu'il ait souhaité m'accompagner, l'ambiance entre nous reste tendue. Mon frère n'a jamais été très friand des longues conversations, mais j'ai toujours détesté son mutisme surtout lorsqu'il m'est réservé.

— Tu as l'air décidé à en finir rapidement. Peut-être as-tu quelque chose de plus intéressant à faire ? T'occuper de cette bonne vieille Katherina, je suppose.

— Si je marche trop vite pour toi, Niklaus, tu n'as qu'à rentrer à la plantation. J'ai promis à Sophie Devereaux que je ferais tout mon possible pour libérer sa petite sœur des griffes de Marcel et je compte bien tenir mes engagements.

— Et le noble Elijah ne manquerait jamais à sa parole ! Il est tellement... respectable ! je poursuis tout en levant les yeux au ciel. Par contre, cela lui arracherait la langue de remercier son frère pour avoir fait preuve de compassion.

Il s'arrête si brutalement que je lui percute le dos.

— De la compassion ? répète-t-il outré en se retournant. Et pourrais-je savoir de quelle compassion tu parles ?

Comme s'il l'ignorait. Agacé, je serre les dents et poursuis :

— Katherina. N'est-ce pas évident ?

— Donc si j'ai bien compris, je devrais te remercier de l'avoir tenue captive durant des mois, me dit-il en enfonçant les mains dans les poches de son pantalon à pince. Pour ne pas m'avoir dit où elle se trouvait alors que tu savais précisément que je la cherchais.

Dis de cette façon, cela n'est pas à mon avantage. Cela dit, j'aurais pu continuer à la malmener, autant être honnête, le sort de Katherine Pierce m'est complètement égal. J'aurais pu la conserver dans cette petite cabane perdue au fin fond du Bayou et utiliser son sang afin de nourrir mon obsession.

L'essentiel maintenant c'est qu'elle soit là, non ?

— Si c'est ce que tu penses, enchaine-t-il en reprenant sa route.

— Au fond de moi, je jubilais de la voir dans cette position, je hurle d'un air rageur. Elle le méritait !

À mon aveu, Elijah soupire de lassitude et revient sur ses pas.

— Tu as eu cinq cents années de vengeance, n'étaient-elles pas suffisantes ? Où est-ce une façon tordue de ne pas avoir le cran d'admettre que tu voulais l'utiliser à des fins personnelles ? Recréer des hybrides, par exemple ?

— Très bien, tu as gagné ! Je n'étais peut-être pas prêt à laisser tomber cette possibilité. Tu ignores ce que c'est d'être différent, de se sentir seul en permanence ! Tout ce que je voulais c'était ne plus l'être.

Ses traits se durcissent à vue d'œil.

— Tu m'avais MOI ! J'ai toujours été là ! Siècle après siècle, j'ai regardé mon petit frère se détruire et disparaitre jusqu'à ne plus être en mesure de le reconnaitre. Est-ce que tu as la moindre idée de ce que cela fait ? Ne me fais pas croire que tu l'as fait pour noyer ta solitude, notre famille est réunie aujourd'hui, tu as Caroline et pourtant tu l'as fait quand même. Que te faut-il de plus, Niklaus ?

— Rien ! Je viens de le comprendre. C'est d'ailleurs pour ça que je l'ai libéré et parce que j'ai vu à quel point, elle te manquait.

— J'aimerais sincèrement te croire, mais une part de moi s'y refuse.

Ses paroles me font mal. Terriblement mal. Chacun des mots qu'ils utilisent me percute d'une force si violente que j'ai du mal à les encaisser. Aujourd'hui, il a tort, si j'ai libéré ce fichu double de Petrova, c'est pour lui, uniquement pour lui et il n'en prend même pas conscience.

Entre rêves et réalitéWhere stories live. Discover now