Chapitre 32- Partenaire particulier

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PDV Caroline

De la paume de ma main, je lisse des plis invisibles de ma tenue tout en observant ma silhouette longiligne dans le miroir. Mon reflet est appréciateur et pourtant, je ne suis plus sûr de rien.

Inconsciemment, je repense à mon rêve où mon ventre était arrondi. Toutes les nuits, il se répète inlassablement. Devenir mère n'a jamais fait partie de mes plans. J'étais encore jeune pour avoir de tels projets, mais maintenant cette possibilité s'est évanouie avec mon vampirisme. Je ne pourrais plus rien faire pour changer ça, mais je ne regrette pas pour autant ma vie d'avant. Klaus avait raison quand il l'a souligné. Je préfère cette version de moi-même. J'ai seulement le sentiment que mon subconscient cherche malgré moi à me faire comprendre qu'un jour ou l'autre, le fait de ne pas pouvoir donner la vie me manquera.

Et en même temps, d'où vient cette soudaine complicité avec Rebekah ? Dans le rêve, nous sommes proches alors que dans la réalité, elle me méprise. Peut-être que tout est lié après tout, la blonde originelle n'a jamais caché à quel point ce manque de créer sa propre famille a creusé un vide chez elle. 

Dans un soupir, je saisis mon masque doré sur la commode et quitte la pièce. Cette fois, je ne peux plus reculer. Ce bal me rend nerveuse car je sais que je vais me retrouver directement projeté dans leur monde. Depuis mon arrivée à la Nouvelle Orléans, j'ai passé la plupart de mon temps ici, dans cette maison. Klaus a tout fait pour me tenir écarté le plus possible. Peut-être l'a-t-il fait pour me protéger de Marcel, peut-être même de lui-même.

Je ne suis pas idiote pour savoir que je me suis retrouvé projeté de l'autre côté du miroir où ceux qui vont chercher à les atteindre ne sont pas forcément « les méchants ».

Je vais devoir m'habituer à cette situation. Je vais devoir moi-même changer. Suis-je prête à le faire ? j'ai déjà commencé, mais la véritable question est jusqu'à quel point je suis prête à le faire ?

J'ajuste mon boléro noir à longs poils sur mes épaules comme pour m'envelopper dans une douce chaleur réconfortante jusqu'à ce que mes yeux se posent sur lui.

En bas de l'escalier, il est là et il est splendide. Il porte une chemise blanche et ses traits durs ont déserté son visage. Impossible, de retenir mon sourire béa en le contemplant. Le rouge naturel de ses lèvres est davantage mis en valeur et me donne envie de mordre dedans. J'ai toujours vu le bon chez cet homme et inconsciemment, le trouver dans cette couleur ne fait que de me raccrocher à cette certitude.

— Tu as lâché tes cheveux ! me fait-il remarquer en ne pouvant s'empêcher de glisser ses doigts dans mes boucles.

— Je sais à quel point tu aimes quand ils le sont.

Un sourire éclaire son visage. Désormais, c'est lui qui a l'apparence d'un ange et je me fiche complètement qu'il soit déchu ou non. Tout ce qui compte, c'est que cet homme soit le mien.

— Tu es magnifique ! me dit-il après m'avoir fait tournoyer lentement.

— Je n'étais pas sûr de la robe, d'habitude c'est toi qui les choisis pour moi.

Cette fois, il ne l'a pas fait. Il n'a fait aucun effort et s'est montré désagréable avec tous le monde. Klaus ne souhaitait pas ma présence à ce bal, mais au fond nous savons tous les deux qu'Elijah a raison. J'ai déjà attiré l'attention de Marcel. Ne pas y aller ne ferait que l'interloquer et me rendrait trop précieuse à ses yeux.

— C'est vrai, j'aime bien les choisir, mais à y réfléchir, je crois que je préfère te les enlever, me chuchote-t-il à l'oreille avec taquinerie.

Entre rêves et réalitéWhere stories live. Discover now