Chapitre 38- Une histoire de dent

786 36 9
                                    


PDV Klaus

Confortablement installé dans l'un des fauteuils du salon, je feuillète les pages poussiéreuses d'un vieux grimoire.

Ma nuit a été agitée. Je n'ai pas fermé l'œil. Ma conversation de la veille avec Caroline m'a hantée. Au début, et cela même si elle a longtemps insisté, je n'ai pas pris ses cauchemars au sérieux. Désormais, je suis forcé de m'interroger. Si ces derniers n'ont rien de réel pourquoi ce loup roux est-il au courant ? Et pourquoi est-il ici ? Que veut-il ?

Tant de questions sans réponse.

Dans le grimoire de ma mère, je ne sais pas vraiment ce que je cherche. Étant l'une des rares personnes à avoir côtoyé les loups originels, j'espérais peut-être y trouver quelques informations sur le sujet. Apparemment, elle ne s'est même pas donné cette peine. Cette femme n'est pas une grosse perte, elle ne servait vraiment à rien.

Du brouhaha à l'étage m'arrache à ma lecture. Je jette une œillade en direction du plafond comme s'il m'était possible de voir à travers. Mon ouïe développée m'informe malgré tout de ce qui se trame. Le sourire aux lèvres, je retourne à mon livre jusqu'à l'arrivée de mon ainé.

— Puis-je savoir ce qui te fait sourire, Niklaus ? me demande-t-il en réajustant son costume.

— Toi... à jouer au bon samaritain.

— J'ai seulement voulu être poli en lui apportant le petit déjeuner, cette sorcière est à cran et n'a aucune confiance en nous !

— Tu es bien trop attentionné.

— Et toi pas assez ! il réplique

Je lève les yeux de mon livre pour le regarder. D'un œil critique, j'observe la manche de sa chemise blanche tachée de café.

— Et pourtant, c'est toi qui t'es pris ce plateau repas en pleine figure ! Voilà ce que tu gagnes à te montrer... comment on dit déjà..., je fais mine de réfléchir au mot adéquat,... Ah oui, je l'ai... à te montrer gentil !

J'étends mon large sourire ce qui malgré lui provoque celui de mon frère ainé.

— Au fait, plutôt sympa ta chemise !

Elijah agite sa manche avant de s'apercevoir des dégâts et commence à frotter la tache.

— On dit qu'il faut tapoter et non frotter ! j'ajoute sans le regarder

— J'ignorais Niklaus, que tu avais des bases dans le domaine du Pressing. Mais je peux comprendre. Après tout, le sang a tendance à être difficile à nettoyer !

J'ose à nouveau jeter une œillade dans sa direction. À nous entendre, on pourrait croire que nous passons notre temps à nous voler dans les plumes. Cependant, cette petite joute verbale matinale m'amuse au plus haut point. J'irais même jusqu'à dire que c'est réciproque. Nous n'avons pas encore fait la paix, mais je dois admettre que nous sommes sur la bonne voie.

— élémentaire, mon cher Watson ! je termine en souriant de toutes mes dents.

Elijah se retient de rire et embrasse Katherine qui vient d'arriver. Je retourne aussitôt à ma lecture. Je n'ai aucune envie de voir la langue de mon frère en train de fouiller la cavité buccale de cette femme.

Alors que lui quitte le salon sans doute pour se changer, je la distingue venir s'installer en face de moi, un fruit au creux de sa main.

Sans m'intéresser à sa petite personne, je continue de tourner les pages les unes après les autres. Le poids de son regard m'est déjà suffisant. Je hais cette femme. Lorsqu'elle croque dans sa pomme, je soupire.

Entre rêves et réalitéWhere stories live. Discover now