Chapitre 110- A fleur de toi P1

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À travers les fenêtres du QG, les premiers rayons du soleil traversent les persiennes tandis que les horizons sont baignés d'une teinte jaune orangé.

D'un clignement de paupières, les pupilles de Caroline s'ouvrent sur l'homme endormi à ses côtés. Une fois de plus, il l'a écouté.

— Je suis fière de toi ! murmure-t-elle à son oreille.

C'est d'ailleurs à se demander ce qu'il ne ferait pas pour ce petit bout de femme.

Pour approfondir ses dires, elle dépose ses lèvres sur les siennes dans un baiser passionné. Alors qu'elle s'écarte doucement pour reprendre place sans le réveiller, ses yeux observent le baby phone récepteur qu'il tient fermement dans l'une de ses mains.

À le voir ainsi, elle dégage un sourire. Elle ne peut s'empêcher de penser que si le quart de ceux qui lui étaient autrefois proches le voyait dans cette position, ils ne verraient pas en lui qu'un monstre cruel et sans cœur. Parce qu'au fond, ils sont bien loin du compte.

Un coup d'œil à l'heure affichée sur le réveil l'informe qu'il est temps pour elle d'avoir réponse à ses interrogations.

À l'étage en dessous, la tête de Rebekah se soulève au rythme de la respiration extrêmement lente de Chris. Rien ni personne ne pourrait venir troubler la quiétude du loup Originel. Finis les montagnes russes de ses pulsations cardiaques parce qu'une fois de plus il a fini par s'accommoder de la situation.

Alors que la jolie blonde se redresse doucement, l'une de ses mains masse sa nuque douloureuse. Cette position n'était pas la plus confortable, mais si c'était à refaire, elle ne changerait rien.

Impossible de rater la déception qui se lit sur son visage lorsqu'elle constate qu'il n'a pas bougé d'un seul centimètre. Elle aurait pourtant espéré que ce soit le cas. Si elle avait une bonne étoile, elle la supplierait de lui manifester un simple signe prouvant que l'état de l'homme-loup s'améliore.

Ses yeux prennent le temps d'observer leurs mains liées. Cette même main qu'elle a capturée avant de s'endormir.

Soudainement, un minuscule détail vient l'interpeller.

Si c'est sa main qui a attrapé la sienne, pourquoi celle de Chris se trouve-t-elle sur le dessus ?

— Oh mon Dieu, tu... tu as bougé ! s'égosille-t-elle.

Ne pouvant plus se contenir, elle se redresse du fauteuil, n'hésitant pas à l'éloigner d'un bon coup de talon pour avoir suffisamment d'espace autour de lui.

Elle cherche à le stimuler en l'appelant par son prénom. Malheureusement, ses espoirs sont de courte durée, car malgré qu'il ait bel et bien attrapé sa main à un moment donné, il n'en reste pas moins endormi.

— Chris, tu dois te réveiller... on a besoin de toi ! pose-t-elle sa paume sur sa joue.

Et cette sensation de ne pas savoir s'il est capable de l'entendre est atroce.

Dans un profond silence, elle laisse ses doigts caresser la peau du loup avec tendresse.

— Moi... moi j'ai besoin de toi ! murmure-t-elle d'une petite voix.

Les paupières du jeune homme sautillent doucement comme s'il cherchait à s'extirper désespérément de cet état comateux dans lequel il est plongé, mais la jolie blonde, elle, ne réagit pas. Ce moment où il ouvrait les yeux, où ces mêmes paupières se mettaient à papillonner, elle l'a vécu bien trop de fois au cours de ses rêves. Un odieux mirage créé de toute pièce pour mieux la malmener.

Entre rêves et réalitéDonde viven las historias. Descúbrelo ahora