Chapitre 116-Don't let me go P1

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" L'avenir dépend seulement

de ce que nous en faisons "

 Klaus

Il était temps pour moi de sortir, de m'éloigner avant de perdre tout contrôle. Mon impulsivité accentuée à toutes ces émotions amplifiées n'a jamais fait bon ménage.

J'ai beau avoir pris de la distance cela ne change rien à la réalité. Cette situation recommence mais cette fois celle-ci semble bien plus crédible que la précédente et je la vis très mal.

Elle fait ressortir en moi des blessures profondes de mon enfance en me plaçant dans une image paternelle que je ne serais donné, que je n'ai à aucun moment... envie de donner.

J'ai marché jusqu'à City Park ou du haut du pont en pierre mes yeux sont rivés sur cette étendue d'eau limpide. Et pourtant même si l'endroit est plongé dans un calme olympien, je n'arrive pas à faire le vide. Le visage de Caroline ne me quitte pas une seule seconde. Lorsque cette dernière m'a avoué porter un enfant, je ressens encore cette boule dans sa gorge qui rendait sa salive difficile à avaler.

À ce moment-ci, mon visage ne lui a apporté que crainte et je n'ai pas voulu lui faire paraître autre chose.

Dans ma tête, je ne cesse d'entendre le rythme de ce second cœur battant à une fréquence si rapide, résonnant si fortement en elle.

Instinctivement, mes yeux se redressent en direction du ciel. J'ai une profonde envie de hurler, de hurler à tous ceux qui doivent prendre plaisir là-haut à me regarder souffrir.

Ma propre mère en fait-elle partie ? Est-elle satisfaite que toutes ses tentatives pour m'ôter la vie après m'avoir offert l'immortalité aient échoué afin de me voir tant souffrir aujourd'hui ?

Un glissement fluide atteint mon oreille m'obligeant ainsi à y porter intérêt. L'auteur de tout ceci est un simple cygne blanc qui vient se déposer sur les eaux.

Cherche-t-on à me faire comprendre que je resterais à jamais le vilain petit canard ? 

Je reste là, l'observant déployer ses immenses ailes dans ma direction, fouettant et remuant tout autour de lui.

Chris

J'ai déposé Rebekah sur son lit comme je l'avais déjà fait la fois où je l'avais mordu. Seulement, cette fois, je reste à ses côtés. Au vu de l'ambiance électrique à l'étage inférieur, j'ai préféré privilégier un endroit calme.

— Allez, il faut que tu reviennes à toi ! dis-je tout en caressant son front.

Tant qu'elle ne sera pas réveillée, je ne cesserais pas d'être inquiet. Après tout, elle est la seule à mettre autant de temps.

— Ouvre les yeux, Rebekah.

Dans une profonde inspiration, comme si une partie d'elle avait entendu mon appel, elle obéit, et cela pour mon plus grand soulagement.

—Chris? elle m'interpelle, quelque peu désorientée.

— Oui, je suis là.

Elle capture ma main et la serre tout contre elle. Sa respiration est si rapide qu'elle ne cesse d'augmenter la mienne inconsciemment.

Je découvre ainsi les effets d'être lié, c'est assez étrange et déstabilisant.

— Qu'est-ce qui t'a pris, Rebekah ? Je n'ose pas imaginer la colère de ton frère si tu avais fait échouer le rituel.

Entre rêves et réalitéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant