Chapitre 124- Please wait...Babies loading P2

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Caroline

(11 semaines d'aménorrhée)

Une nouvelle semaine vient de s'écouler, seul changement avec les deux précédentes : les nausées qui ont déserté. Je ne me sens pas mieux pour autant, en vérité je suis au plus mal. Je croyais avoir touché le fond... je me trompais. 

Son absence est plus qu'insupportable. 

Sa voix n'est d'ailleurs plus qu'un souvenir dans mon esprit. Mes yeux fixent mon portable. Ce dernier me nargue, mais je ne céderais pas. Peut-être que s'il constate que je n'ai pas tenté de l'appeler, il réagira. Mon index tapote sur mon genou, mes iris revenant sans cesse sur l'écran.

Vaincue. Je suis vaincue.

Je l'attrape et compose son numéro. Je me déteste, je suis pathétique. Je m'étais promis de ne plus le faire, mais je n'ai même pas tenu une journée. J'écoute les tonalités qui retentissent à mon oreille et ce simple son fait naitre une lueur d'espoir. Mon appel n'est pas rejeté, c'est déjà un progrès, mais mes espoirs se perdent vite lorsqu'à échéance, je tombe sur sa messagerie. L'envie de lui laisser un message me hante, mais que lui dirais-je ? Je raccroche donc sans en laisser.

Klaus

Trois semaines. Vingt et un jours viennent de défiler sans Caroline à mes côtés. 

Comment ai-je pu vivre mille ans sans elle ? 

Comment ai-je pu vivre mille ans sans elle ? 

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Chaque heure passée comprime ma poitrine. Je suis resté longtemps à attendre son retour. J'ai tant espéré qu'elle revienne, m'avouant ne pas pouvoir partir. Espérer qu'elle me dise ne pas pouvoir vivre sans moi tout comme je ne peux continuer à le faire sans elle. 

Tout ceci n'était qu'une illusion, elle n'est pas revenue. 

Je me souviens encore de la sensation de vibration dans ma poche ce jour où tout a basculé. Lorsque son nom est apparu à l'écran de mon smartphone, j'ai su qu'elle était arrivée et qu'elle ne reviendrait pas. De colère, j'ai refusé son appel et cela même si je l'ai regretté les secondes suivantes.

Quand j'ai trouvé cet objet si symbolique sur le rebord de la cheminée dans notre ancienne chambre, cela a été pire encore.

Comment dois-je le prendre ?

Accepter ensuite ses appels... je n'en avais pas le courage.

Pour l'entendre me dire quoi ? Que tout est terminé... non merci.

Caroline est mon équilibre, mon point d'ancrage et sans elle, je coule. Avec tout ce sang que j'ai versé depuis son départ, je peux dire que j'ai d'ailleurs bien sombré.

Sera-t-il encore possible pour moi de remonter ? Car oui... J'ai touché le fond.

Maintenant, elle a retrouvé sa vie d'avant. On lui fera prendre conscience que je ne suis rien d'autre qu'un monstre. En même temps, ils ont raison... c'est précisément ce que je suis.

Entre rêves et réalitéWhere stories live. Discover now