Chapitre 24- Un gendre pas comme les autres

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Pov Caroline

Une fois sur le perron qui pourtant m'est familier, j'ai du mal à ignorer cette boule colossale qui est venu se loger dans mon ventre.

Après une bonne inspiration, mes doigts moites se décident enfin à presser la sonnette. La porte de l'entrée, après quelques minutes interminables, s'ouvre sur un homme étranger aux cheveux clairs qui m'observe longuement.

— La petite fille avec le casque rose, je présume, dit-il les sourcils froncés et le doigt pointé dans ma direction.

— Je vous demande pardon ?

— Sur l'étagère du salon. Vous êtes bien Caroline ?

— Oh oui, bien sûr, la photo.

Cette dernière a été prise le jour où j'ai appris à faire du vélo sans les petites roues. Une étape cruciale qui en ravalant ses craintes se voit grandir. Aujourd'hui, une seconde m'attend celle d'informer mon entourage que l'adulte que je suis devenu a choisi de vivre au côté d'un monstre sanguinaire. Un monstre qu'il déteste tous autant qu'ils sont et en même temps, cette haine est tout à fait compréhensible. 

—  Je suis Maxwell, l'ami de ta mère mais tu peux m'appeler Max.

— Caroline, c'est toi ? 

La voix de ma mère désormais derrière Maxwell me fait quitter mes songes.

Alors que nos regards se croisent, je ne peux retenir ce sentiment de joie de la retrouver et me jette dans ses bras. Mon inquiétude s'est fait la malle et me permet de profiter avec béatitude du moment présent. Je sais qu'elle reviendra, mais pour l'instant ce qui compte, c'est de continuer à la blottir contre moi.

— J'ai cru que tu n'arriverais jamais.

Alors qu'elle m'entraine dans la cuisine, je prends quelques secondes pour admirer la table dressée, pleine de viennoiserie en tout genre.

— Qu'est-il arrivé à ma mère ? Tu ne trouves jamais le temps de déjeuner d'habitude.

— Lui ! me dit-elle tout sourire en désignant son petit ami. C'est bien connu qu'un homme a le pouvoir de transformer une femme.

Je déglutis difficilement. Klaus m'a changé, c'est certain. Tous les deux, nous avons une influence l'un sur l'autre. Avec lui, je grandis, me fortifie de jour en jour, mais je ne suis pas sûr que ma mère voit cela d'un bon œil. À ses yeux, il n'est que le monstre que nous avons combattu tant d'années, celui qui a poussé mon ex à me mordre. Celui qui a tué de sang-froid l'une de ses fidèles amies, Carole Lockwood.

Pendant tout le repas, je suis restée à les regarder. Leur bonheur est palpable. Je retiens mon sourire en coin lorsque je les vois se donner la main, s'observant avec de grands yeux pétillants. Cela fait bien longtemps que j'ai vu ma mère ainsi. Au départ de mon père, elle s'est noyée dans le travail et n'a jamais cherché à refaire sa vie. Je suis très heureuse pour elle, surtout qu'il a l'air d'être quelqu'un de très bien. J'apprends qu'il a tout quitté pour s'installer ici et qu'il vient d'être embauché en tant que professeur à la même fac que je suis censée intégrer.

— Au fait, je suis surprise de ne pas te trouver avec Tyler.

À la remarque de ma mère, je m'adosse à ma chaise. Un haut-le-cœur remonte lorsque je me vois lui arracher le cœur et que je me souviens de la sensation poisseuse de son sang sur ma main.

Entre rêves et réalitéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant