Chapitre 99- Le futur est dans la place

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 Klaus

Tout ce qui s'est passé ces dernières heures n'est pour moi plus qu'une page blanche. Et, j'ai beau creuser au plus profond de ma mémoire, rien ne me revient et cette sensation est très frustrante.

Par chance, je constate que mon alter ego a su parfaitement retrouver le chemin de la maison, et au fond cela me rassure. À première vue, hormis des empreintes boueuses sur le parquet de notre chambre, il n'y a pas la moindre trace de sang qui pourrait trahir qu'un massacre ait eu lieu cette nuit.

Est-il possible que mon autre moi soit resté sage ?

Son teint de porcelaine et les cheveux blonds de Caroline éparpillés un peu partout sur l'oreiller sont des appels bien trop tentants pour moi. Alors sans attendre, je dépose la pulpe de mes doigts sur sa pommette et remonte tranquillement comme si je craignais de la blesser.

Et, d'une certaine façon, j'ai toujours eu ce pouvoir de le faire de bien des façons.

Après quelques battements de paupières, ses iris s'ouvrent sur moi.

— Encore fâché ? j'ose lui demander tout en ne pouvant m'empêcher de lui offrir mon regard de chien battu.

Las, Caroline soupire longuement. Tout en s'appuyant sur son coude, elle se place de façon à me faire face.

— Tu sais que je t'aime, Klaus... et ça... ça ne changera jamais..., elle commence.

Pourquoi ai-je le sentiment qu'un « mais  » va bientôt pointer le bout de son nez ?

Et pour être honnête, je n'ai jamais été un grand fan des « mais ». En général, ils n'annoncent jamais rien de très bon.

— Mais je doute que tu sois réellement conscient de ce qui aurait pu se passer ? me reproche-t-elle.

— Je n'avais pas la moindre échappatoire, Caroline, j'explique. Peu importe l'endroit où je me serai trouvé, le pouvoir de l'Alpha aurait pu me retrouver.

— Et je le comprends ! elle poursuit. Mais être un couple, Klaus, c'est aussi affronter les choses ensemble et je pense que j'avais le droit de connaitre les risques que tu prenais. Et toi, tout ce que tu as fait, même si tu l'as fait, j'imagine, pour ne pas m'inquiéter, c'est de m'en écarter.

— C'est faux !

— Si! Et tu le sais !

Je n'insiste pas davantage, car à quoi bon ? Je sais pertinemment qu'elle a raison. C'est exactement ce que j'ai cherché à faire. Depuis des décennies, j'agis à ma façon, me fichant bien que mes méthodes ne font pas l'unanimité. Et bien que cela m'ait bien trop souvent fait défaut parmi mes proches, elles sont à venues à bout de n'importe quel ennemi. Et c'est tout ce qui m'importait, car j'avais l'éternité pour regagner leur pardon.

Au fil des siècles, de tous mes vices, de cette paranoïa, je suis devenu le monstre capable d'en effrayer les autres. Tel un mythe, génération après génération, le souvenir de cet hybride démonique perdurera. Mais cette bête vile et sans cœur que j'ai moi-même créer qu'en reste-t-il aujourd'hui ? Si on en fait le bilan, ce monstre-là n'a jamais connu le bonheur. Le pouvoir était mon principal moteur et là encore, cette satisfaction n'était que temporaire. Cette créature-là n'aurait jamais réussi à garder Caroline auprès d'elle.

— Et je comprends maintenant pourquoi tu m'as demandé si je voulais réellement venir aux funérailles de Sam, me dit-elle tristement. En vérité, ce n'était pas pour mon bien, mais pour le tien.

C'est un coup de massue auquel et je suis pour le moment incapable de répliquer.

— J'attends de toi que tu te montres sincère avec moi alors je t'écoute, qu'aurais-tu fait de nous si tu étais devenu le nouvel alpha ?

Entre rêves et réalitéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant