Chapitre 84- Frères d'armes P3

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Klaus

Tel un enfant qui, petit à petit, assiste à l'effondrement de son château de sable balayé par la marée, je suis tout aussi impuissant que ce dernier. Pourtant, tous les deux, et chacun à notre façon, nous nous imaginions hors d'atteinte. Et pour cause, toutes ces fondations que nous avions passé tant de temps à bâtir paraissaient solides.

En réalité, non, elles ne l'étaient pas ! Elles ne le sont jamais assez.

Il y a des choses pour lesquelles nous n'avons pas le moindre contrôle et c'est précisément le cas pour moi aujourd'hui. En voyant mon ange toujours aussi inerte sur ce sol pavé, mon château à moi s'effondre à son tour.

Mon cœur, désormais mortel, bat trop fort.

J' accours à Caroline et commence à la bercer dans mes bras.

C'est précisément là où elle était censée se trouver en sécurité, mais quand je regarde la plaie ouverte sur sa tempe et dont le sang est venu souiller ses magnifiques cheveux blonds, je prends conscience que j'ai échoué dans mon rôle.

Je n'ai pas su la protéger.

Alors que je vois Silas en profiter pour se faire la malle, je hurle la rage au ventre :

— Attrapez-moi cet enfoiré !

Les deux loups originels réagissent aussitôt. Alors qu'Adam venait juste de retrouver sa forme humaine, le voilà à nouveau en pleine mutation.

Chris, lui, agit différemment de son confrère et se lance à la poursuite du sorcier. Visiblement, il se sent tout à fait à l'aise dans son corps humain sans avoir besoin de faire appel à son alter ego.

Et après ce petit séjour dans son esprit, je comprends pourquoi. Comparé à moi, le fils de Sam a totalement embrassé sa lycanthropie, mais cela ne l'empêche pas de désirer conserver sa propre identité.

Après m'avoir rejoint, mon ainé pose délicatement ses doigts dans le cou de mon ange puis m'informe d'un ton qui se veut rassurant :

— Elle est vivante, Niklaus, je sens son pouls.

Plongé en plein déni, je n'ai même pas eu le courage de m'en assurer. Je le remercie de l'avoir fait à ma place. Il restera à jamais celui en qui je peux compter. Tel est, après tout, le rôle d'un grand frère et le nôtre le fait à merveille.

— Nous devons l'emmener à l'hôpital afin de nous assurer qu'elle n'a pas de traumatisme crânien.

Dépassé par la situation, j'acquiesce simplement.

— Je vais l'y amener et m'occuper d'elle, Niklaus. Tu sais que je ne manquerais pas à ma parole.

Ne comprenant pas où il veut en venir, je l'interroge du regard

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Ne comprenant pas où il veut en venir, je l'interroge du regard.

C'est mon rôle de veiller sur Caroline et non le sien.

Entre rêves et réalitéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant