Chapitre 81- Tous... humains P2

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Rebekah

Un coup à droite, un coup à gauche. Chris, prend chacun des virages à la corde. Sa conduite est nerveuse, brusque. Elle l'est d'ailleurs bien trop pour mon cœur qui a repris du service depuis peu.

La tête blottie contre son dos, les doigts cramponnés à son corps, je ne m'autorise toujours pas à ouvrir les yeux.

Puis, lorsque j'imagine qu'il nous pense en sécurité, il se met à ralentir jusqu'à s'arrêter sur le bas-côté. Toutes les vibrations qui résonnaient contre mes cuisses se sont achevées brusquement au moment où il a coupé le moteur de ce monstre de métal. Et pourtant même si elles ont cessé, j'ai comme la désagréable sensation que mes jambes tout entières sont ankylosées.

On est arrêté, Rebekah ! Tu peux me lâcher maintenant.

La voix du fils de Sam brise aussitôt le silence que la nuit venait juste de retrouver.

Petit à petit, je m'oblige à desserrer les doigts blanchis par la pression que j'ai exercée. Il ne lui faut d'ailleurs que très peu de temps pour qu'il profite de sa liberté pour fuir cette proximité que nous avions.

— Crois-tu que cela soit possible ? j'ose demander tout en descendant maladroitement. Que Silas ait pu vraiment s'allier à cette meute ?

En guise de réponse, il hausse les épaules puis m'avoue :

— Cela expliquerait pourquoi ils ont pu se transformer alors que ce n'est pas encore la pleine lune.

— Qu'ont-ils à gagner dans toute cette histoire ?

— Beaucoup, Rebekah ! Tu vis depuis assez longtemps pour savoir que nos deux espèces sont l'ennemie de l'une et de l'autre, et cela depuis des générations.

Et pourtant, quand je regarde l'homme qui se trouve en face de moi, je n'ai en aucun cas envie de ça entre nous deux ! Bien au contraire, ce loup, je veux l'apprivoiser. J'ignore si l'on me le permettra et pendant combien de temps on me l'accordera mais je suis prête à en savourer chaque instant avant que nous trouvions nos âmes sœurs respectives. Et cela même si rien que de l'imaginer avec une autre m'oppresse la poitrine.

Cependant, depuis son plus jeune âge, la vie l'a déjà bien malmené afin qu'il partage lui aussi cette aversion pour les miens. Je pars avec une balle dans le pied mais je ne m'avoue pas vaincue pour autant.

— La Nouvelle-Orléans est un repaire de vampires où les loups, après en avoir été chassés, n'ont désormais plus leur place. J'imagine qu'en échange de leur loyauté au combat, Silas leur a promis qu'il pourrait reprendre la ville. Et le pouvoir, comme tu dois également le savoir, fait tourner la tête de beaucoup d'hommes.

En effet ! Alors que je suis plongé dans mes pensées, il soulève son tee-shirt sous sa veste de cuir et lâche d'un air horrifié :

— Tu as vu les marques que tu m'as faites ! J'ai les empreintes de tes ongles incrustés dans la peau.

Ne m'attendant pas un tel spectacle, je cligne des yeux un nombre incalculable de fois comme pour m'assurer que ce que je vois n'est pas qu'un nouveau mirage.

Ses abdominaux merveilleusement sculptés sont d'une perfection sans nom. Son torse est lisse. Je l'imagine d'une douceur parfaite pour y promener ses doigts. Seul un fin duvet noir trace une ligne de son nombril pour mourir jusqu'à l'élastique de son boxer. À l'emplacement même où le V de son bassin est bien prononcé.

Puis sans prévenir, il rabat son tee-shirt mettant fin au spectacle.

— Attends une minute, j'étais distraite, tu veux bien le remonter afin que je constate les fameuses marques dont tu parles ! je demande avec niaiserie.

Entre rêves et réalitéWhere stories live. Discover now