Chapitre 23- Henrick

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Pov Klaus

Au-dessus de ma tête, une palette de couleurs saupoudre le ciel de ses tons chauds. Le jour a remplacé la nuit et le nombre d'heures  qui s'est ecoulé m'est inconnu. Allongé à même l'humus, je me dois de cohabiter avec la poussière qui cherche à élire domicile sur  ma truffe humide. La faune a beau être présente, je suis complètement amorphe à tout ce qui m'entoure. La colère est passée, seule la douleur reste ancrée en moi tel un parasite envahissant.

— Klaus !

À cet appel, ma lourde tête se redresse avec délicatesse. Ce timbre c'est celui de Caroline, je le reconnaitrais entre mille. Sa présence ici me prouve de son ignorance face à mes péchés récents. Elle ne serait pas là sinon.

Qui resterait au côté d'un homme instable, paranoïaque et sans aucun doute, sociopathe ?

La preuve, je n'ai que faire de ce jeune couple que j'ai massacré. J'en avais besoin. Il fallait que je fasse autant de mal que celui qui me rongeait. Mes seuls regrets se trouvent être mon échec à être celui qu'elle mérite. Malgré ma volonté de désirer m'améliorer. Quoi que je fasse, mes démons sur le qui-vive, attendent toujours le moment opportun pour tout terrasser.

Ils aspirent tous à mon changement. Aucun d'eux ne comprend que ma rédemption est sans espoir.

— Oh ! Te voilà ! résonne sa voix innocente.

Ses pas se font approchants, ses ballerines foulant un tas de brindilles et d'écorces. Les petites secousses lorsqu'elle s'agenouille à mes côtés viennent retentir dans mes coussinets et sa main fine et délicate se perd dans mon pelage autrefois bicolore. Ses caresses se font de plus en plus intenses et quand elle accentue ses gestes entre mes deux oreilles, j'ai bien du mal à retenir la béatitude de mon loup. Ce dernier m'oblige à m'étendre de tout mon long, quémandant sans aucun doute d'autres gratouilles.

Stupide créature qui m'impose ses décisions et qui visiblement ne prend pas la peine de réfléchir. Désormais dans cette position, ma fourrure souillée par un mélange de terre collée à tout ce sang qui la recouvre est exposée à ses yeux.

Lorsque Caroline en prend conscience, elle a un mouvement de recul. Je comprends sa réaction. Après tout, elle est mon petit ange dont le vampirisme n'aura pas réussi à salir. J'aurais aimé qu'il en soit de même me concernant, malheureusement pour toi, pour nous... c'est loin d'être le cas.

— Ne fais pas ça ! me dit-elle. Ne me repousse pas comme tu cherches à le faire maintenant.

Mes iris mordorées se posent sur son visage inquiet qui passe au dégout lorsqu'elle constate la couleur de ses paumes. Mine de rien, elle tâche de les essuyer avec quelques feuilles mortes à sa portée. Ma douce Caroline et sa maniaquerie, c'est une grande histoire.

— Quoi ? s'époumone-t-elle. J'avoue que tu es dégoutant, mais peu importe, l'essentiel c'est que tu vas bien.

Sa phrase m'interpelle, mais je ne la relève pas. Mon esprit est bien trop embrumé pour chercher à l'analyser. Si elle trouve que j'ai l'air d'aller bien alors qu'il en soit ainsi.

Une nouvelle fois, mes oreilles viennent s'agiter. Nous ne sommes plus seuls. Je me redresse avec vivacité, les muscles de mes pattes déjà bandés, prêts à l'attaque.

Rebekah et mes frères apparaissent dans notre champ de vision.

— Désolé d'avoir pris votre voiture et d'être partie de mon côté, s'excuse mon ange.

Entre rêves et réalitéWhere stories live. Discover now