Chapitre 34- The wolf

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PDV Klaus

J'ai laissé Marcel me conduire à l'étage sans rechigner. Non seulement parce que ça me permettait de le tenir à distance pendant que le reste de ma famille s'occupe de libérer la jeune sorcière, mais aussi parce que l'inquiétude que j'ai lue sur son visage a suscité mon intérêt.

Désormais, un verre à la main, je l'observe faire les cent pas dans la pièce. Je mentirais si je ne disais que le voir si soucieux ne m'apporte pas du plaisir. Au contraire, mon côté le plus sombre s'en délecte.

— Vas -tu me dire la raison de tout ça ! je m'agace.

Marcel se tourne dans ma direction et m'observe attentivement.

— On a un problème ! m'avoue-t-il. Un loup a été aperçu dans le vieux carré.

— Oh ! On dirait bien que l'un d'eux se fiche bien de tes maudites règles, je me moque. J'ai hâte de le rencontrer. Je l'aime déjà !

— Ne joue pas au sarcasme ! s'énerve-t-il. Il n'y a rien de drôle à ça !

— Oh que si, Marcel ! C'est bien toi qui te vantais d'avoir banni les loups-garous de la Nouvelle Orléans, de les tenir à distance, croyais-tu vraiment que cela allait durer ?

— Je veux que tu nous en débarrasses.

Sans pouvoir me retenir, je me mets à rire.

Il me prend pour qui ? Pour l'un de ses sbires ?

Il a beau se vanter d'être le roi, je ne suis et ne serait jamais l'un de ses loyaux sujets. Bien au contraire.

— Et pourquoi le ferais-je ? je demande.

— Parce que je ne peux mettre en danger la sécurité de mes hommes.

— Alors mieux vaut envoyer le bâtard sur-le-champ de bataille.

— Ne soit pas stupide ! Tu es immunisé contre le venin de loup-garou et tu le sais. Sans compter que vu sa taille, je pense que tu seras le seul à pouvoir faire un tel exploit.

Les mots qu'il vient d'employer me font froncer les sourcils et il le comprend.

— Klaus, il n'a rien de semblable avec les autres loups qu'il m'a été donné de voir, poursuit Marcel. Il est gigantesque !

Mon sourire petit à petit s'efface. Aussitôt, je songe à la nuit ou Rebekah et moi avons eu une altercation. Cette même nuit où j'ai perdu le contrôle sur ma lycanthropie et où j'ai laissé libre cours à ma rage. J'ai fait couler le sang, tuant sur mon passage. Il est tout à fait possible que l'un de ses hommes m'ait vu.

— Klaus, tu dois nous en débarrasser.

Je lève mes yeux dans sa direction. Hors de question que je lui révèle qu'il s'agissait de mon propre alter ego. Le savoir ne conduirait qu'à se méfier davantage de ma personne. Ses hommes eux ne me font déjà en aucun cas confiance et ils ont raison. Je pensais que Caroline me suffirait, mais je prends conscience que je me mentais. Chaque jour qui passe ne fait qu'augmenter ma convoitise pour tout ce qu'il possède. Je veux m'emparer de sa place et être à la tête de celle qui était autrefois ma ville.

— Tiens, c'est la photo que Diego m'a apportée.

Je fais mine de m'intéresser avant que le choc me saisisse. Sur cette photo, figure un loup aussi majestueux que peut l'être le mien, mais ce n'est pas moi.

PDV Caroline

Après nous avoir déposés, Katherine et moi, au manoir, Rekekah et Elijah sont partis rejoindre Kol et Magellan à l'église Sainte-Anne. Désormais, le plan est en place et je ne cesse de m'angoisser. J'espère que tout va bien se passer et que la petite sœur de Sophie sera libérée sans encombre. En ce qui concerne Klaus, j'aimerais savoir ce que Marcel lui veut.

Je m'installe calmement sur l'un des bains de soleil se trouvant devant la piscine. Mes yeux se perdent dans cette vaste étendue bleutée. L'eau est limpide, éclairée du clair de lune. Seul le bruit des remous me tient compagnie. J'ose lever le regard sur la chambre de Katherine. Elle et moi n'avons rien en commun. Ni l'une ni l'autre, nous cherchons à faire un pas vers l'autre et ça me convient.

Pas comme avec Rebekah. J'ignore pourquoi, mais j'aimerais qu'on trouve un terrain d'entente. Après tout, elle est la sœur de l'homme que j'ai choisi. Malheureusement, je ne sais pas si cela nous sera possible.

Le bruit d'une brindille attire mon attention. Au bout du jardin, un buisson remue fortement. Je ne perds pas une seule seconde à me redresser et me mettre en position d'attaque. Je sens déjà les petites veines s'agiter autour de mes yeux, ma part vampirique est sur le qui-vive.

Deux yeux jaunes s'allument dans l'obscurité et une masse imposante apparait. Un loup gigantesque, bien plus que peut l'être Klaus dans sa forme animale avance dans ma direction. Impossible pour moi de ne pas me retrouver captivé par lui. Les loups originels ont quelque chose de saisissant, et cela même s'il ne dégage pas autant de grâce que celui qui partage mon lit.

Fascinée par sa présence, par son pas lent, j'observe son poil roux. Il est crépu, grisonnant à certains endroits. Même si je ne suis pas complètement rassurée, il est hors de question que j'utilise mon lien avec mon originel. Vu la taille du canidé devant moi, je ne veux pas prendre le risque que Klaus se trouve blesser.

Discrètement, je jette un œil en direction de la baie vitrée pour évaluer ma marge de manœuvre et commence à faire quelques pas en arrière. S'il se met à courir, je crains de ne pas arriver à temps.

Le cliquetis de ses griffes sur le travertin résonne. Ses babines se retroussent et pourtant à chaque fois il agite sa large tête dans tous les sens comme s'il cherchait à reprendre ses esprits. Il semble être total maître de ses pulsions. S'il voulait me tuer, il serait déjà passé à l'attaque.

Paumes devant moi, je m'abaisse au sol, en position de soumission. J'ose espérer que l'odeur de Klaus sur moi sera suffisante pour qu'il sache que je suis la compagne de l'un des siens.

Lorsque sa truffe humide se perd dans mes cheveux, je ne peux retenir mon cri étouffé.

Il me fait sursauter lorsqu'il éternue puis nerveusement, je me mets à rire et relève les yeux pour me noyer dans les siens.

Tout en m'observant, il recule d'un pas et je prends vraiment conscience de cette force tranquille dont il émane. Il a un certain vécu, c'est évident. Mes sourcils se froncent lorsque je constate la large cicatrise sur l'un de ses flancs. Elle a beau être ancienne, elle l'a marquée à vie.

Plongeant profondément ses yeux jaunes, je sens les miens me brûler. Les couleurs se réduisent, mais je gagne en perception.

« Dis-lui qu'il a fait une terrible erreur en l'emmenant ici, il va le faire venir ! »

Quoi ? Est-ce que je viens vraiment d'entendre sa voix dans ma tête ?  Nom de Dieu ! Ce lien d'Alpha avec Klaus est extraordinaire.

— Qui va venir ? je lui demande à voix haute comme ci j'avais besoin de m'assurer que je communique bien avec lui.

« L'homme de tes rêves ! »

— Mes rêves... ? Ceux où je vois Klaus mourir de sa main ?

L'animal me regarde attentivement avant de poursuivre :

« Il ne faut pas qu'elle reste ici, Caroline »

— Qui ? Et pourquoi ?

« Le remède contre le vampirisme est dans son sang. »

Tout devient clair comme de l'eau de roche. Il parle de Katherine. Celui qui gouterait son sang perdait son immortalité.

Alors que je le vois en train de faire demi-tour, je l'intercepte et lui demande :

— Attendez ! Qui êtes-vous ?

Il semble réfléchir un moment puis répond :

« Un ami ! »


Entre rêves et réalitéWo Geschichten leben. Entdecke jetzt