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« On a frôlé la mort,  frôlé l'amour

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« On a frôlé la mort,  frôlé l'amour. Tu connais mes remords, hein, mon amour ? »

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Brive-la-Gaillarde, Nouvelle-Aquitaine – 8h41

Il faisait à peine jour sur la commune, le ciel étant encore encombré, on ne voyait que le strict minimum. Enlacée contre mon frère jumeau, je l'écoutais réceptionner tout ces gens, qui pour certains étaient venus de très loin, assister à l'enterrement de notre père. Moi-même je trouvais que le mot « enterrement » et « funérailles » sonnaient bizarrement, parce que tout ça me paraissait irréel. Je ne réalisais toujours pas la situation, cela faisait une semaine que Juan Delavega était mort, dû à une insuffisance rénale. Jusqu'à son dernier souffle il avait souffert. Aucune personne de la famille n'avait été au courant qu'il était malade mise à part ma mère qui s'était bien gardé de nous le dire. De plus, je ne voyais que très rarement mon père alors je n'avais rien trouvé d'anormal dans son comportement ou bien sur son corps, pour moi il avait toujours été le même, un con. Je n'avais pas pris la peine de me déplacer à l'hôpital quand il avait vécu ses derniers jours, je n'en voyais pas l'intérêt. J'avais décidé de ne plus m'occuper de son cas comme le mien ne l'intéressait pas, je n'avais plus de temps à perdre. Et toutes ces personnes qui avaient fait chemin jusqu'ici auraient mieux fait de rester à leurs places. Nous n'étions qu'une quarantaine de personnes et beaucoup de gens manquaient encore à l'appel, dont son ami Alfonso Vargas que je n'avais pas revue depuis mon adolescence. La dernière fois que nous nous étions vu je devais avoir aux alentours de dix-sept ans et son fils Esteban en avait tout juste vingt. Il avait dû bien grandir depuis le temps, j'imagine qu'il avait dû reprendre la relève de son père comme il me l'avait confié lorsque nous étions petits.

Quelques nuages se dégageaient, mes prunelles admiraient le ciel grisâtre qui logeait sur Brive, la commune où résidait également mon grand frère Elías. S'il aurait pu communiquer avec moi je suis sûr qu'il se serait plaint de la présence du défunt à côté de sa tombe, j'imagine qu'il n'aurait pas voulu que notre père se retrouve à ses côtés. J'aurais pensé exactement pareil à sa place.

— T'a de ses nouvelles ? Me murmurait mon frère, accueillant entre-temps une autre connaissance de notre père, soit la dernière personne de la file d'attente.

Nous remercions tout le monde d'être venu, les gens nous laissais repartir devant afin de nous suivre jusqu'au parking du cimetière.

— Elle répond pas au téléphone et elle ouvre pas les messages que je lui ai envoyé sur snap. Répondis-je, blasée.

— Tss..je comprends même pas comment ça se fait qu'elle ressente de la compassion envers ce connard, il mérite même pas ses larmes.

Il faut croire qu'elle y était bien plus attaché qu'elle ne le pensait. Gloria était complètement mal depuis le décès de papá, on ne l'avait jamais vu comme ça.

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