[PNL] - Autre Monde

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« À bout de souffle, ma haine me redonne de l'oxygène. »

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Octobre 2022, Ivry-sur-Seine - 20h28

Le vent continuait toujours de souffler autour de l'Île de France comparé à ma ville de cœur où la météo était déjà bien meilleure. Je regardais les feuilles tomber de leurs arbres depuis la baie vitrée du salon où je me trouvais assise dans un siège à bascule, emmitouflée dans un plaid que j'avais emprunté à Antonio. Nous étions le premier octobre, soit la date de mon départ à Naples. J'avais prévu de prendre un vol de nuit qui me ferait arriver au petit matin en Italie. Je ne partais pas seule en voyage, mon meilleur ami ainsi que Antonio avaient prévu de m'accompagner. Un van devrait venir nous chercher dans la soirée, nous nous étions mis d'accord avec notre chauffeur pour qu'il arrive aux alentours de neuf heures devant le domicile du colombien. Nos valises n'étaient prêtes que depuis quelques heures, pour ma part je l'avais faite à la dernière minute puisque je ne me suis décidé qu'hier soir à partir à l'étranger. Une décision que mon compagnon ne partageait pas du même avis que moi et qu'il m'a bien faite comprendre la veille, ce que je comprenais d'un côté car je n'aurais pas apprécié qu'il parte en séjour avec l'une de ses ex. Mais là c'était différent, je ne partais pas avec Mounir pour le plaisir, ce qu'il savait mais qu'il avait tout de même du mal à entendre. On s'est pris la tête à ce sujet là et je n'ai pas eut de ses nouvelles de la journée. Je n'ai pas non plus cherché à en avoir jusqu'à maintenant mais j'ai tout de même fait l'effort de lui passer un coup de fil avant mon départ à l'étranger. Il a tout de suite répondu à mon FaceTime, calant son téléphone contre sa bouteille d'eau pour que nous nous retrouvions face à face. J'ai d'abord engagé la conversation, décidant de ranger ma fierté et de laisser couler notre petit incident de ce matin. Mais quand l'un avait décidé d'être peace, l'autre tirait la tronche.

— Ah parce que ça t'intéresse maintenant ? Entendais-je râler mon rappeur, après lui avoir demandé ce qu'il avait fait de sa journée d'aujourd'hui. J'te rappelle que tu m'as envoyé chier au réveil.

— Sí, mais c'est parce que TU as été désagréable en premier.

— Pour ? J'ai juste dit que tu devrais pas aller en Italie et tu l'as mal pris. Ok j'me suis un peu emporté mais ça me saoule ton histoire de voyage. Et je dis pas que ça pour la présence de l'autre bouffon, je dis ça aussi pour ton état à toi. C'est pas recommandé.

— Pourquoi tu vois toujours le négatif partout ?

— 'Scuse-moi d'anticiper. T'es enceinte, t'a pas besoin de ça en ce moment, pense au bébé.

Je ne faisais que ça que de penser à lui, je ne pouvais pas faire plus.

— Tire pas la gueule ça va te donner des rides. Disait-il sur un ton sarcastique, probablement pour me faire rire sauf que je n'avais pas ri une seule seconde.