[PNL] - Autre Monde

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« Fuis-moi, je te suis. »

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Novembre 2023

Je détestais l'automne et tout ce qui s'enchaînait après. Toute la période des fêtes de fin d'année où les gens font semblant de t'aimer et de t'apprécier, d'apprécier ce que tu leur offre pour pouvoir le revendre le mois d'après. Et ce n'était pas auprès de ma famille claqué que j'allais aimer Noël. Je crois que cette année nous n'allions rien faire, personne n'avait la tête à faire la fête avec les derniers événements passés. Et puis j'avais déjà mon programme de prévu, j'allais glander dans l'intégralité de mon appartement. Pourquoi se prendre la tête quand on peut faire simple ? Le mieux c'était d'aller à l'essentiel.

— Relance depuis le début s'te plaît. Réclamait Nab à NKF, l'ingénieur son à son frère et lui.

Nous étions une dizaine en tant qu'accompagnateurs, certains allaient et venaient pour aller fumer dehors comme il y'avait ma sœur à l'intérieur de la pièce. Une collab' familiale était en train de renaître ce soir, un feat plus précisément. Tarik et Nabil n'ont pas encore décidé si ce titre allait figurer sur leur prochain album, je pense que leur choix sera fait d'ici quelques semaines. Le plus jeune des deux bossait encore dans la cabine pendant que le plus grand travaillait déjà sur un second texte qu'il avait rédigé dans son carnet de notes. Je l'ai observé s'isoler dans un coin de la pièce et répéter ses paroles à voix basse. Nab m'a dit que ça faisait plusieurs semaines que son frère travaillait sur une chanson qu'il gardait secrète pour le moment, j'imagine qu'il avait l'intention d'en faire un solo. À vrai dire j'en savais rien. Nabil finissait par sortir de la cabine, son calepin à la main qui lui servait d'outil de travail depuis son vingt-troisième anniversaire. Celui-là c'est moi qui lui ait offert. Je l'avais personnalisé sur un site internet en y inscrivant mon titre préféré de sa mixtape, chanson qu'il avait composé sous mes yeux. La plupart des gens préféraient Ladif mais pour moi ce n'était pas la meilleure. On s'est vu grandir depuis petit, on s'est partagé nos peines comme nos joies et aussi toute la misère qu'on a vécu ensemble. Étant gamine, je me revoyais encore voler dans les placards de la maison pour lui filer des trucs à manger quand les temps étaient durs pour lui. Si y'avait au moins une chose que mon père m'avait appris c'était le partage.

"Toujours tendre la main à ceux qui sont dans le besoin".

Qu'est-ce que je l'ai entendu cette phrase, tout comme son dicton de savoir rendre les coups quand on vous les donnait. Que des conneries, ça m'a plus refilé des emmerdes qu'autre chose et sur ce point là c'était pas un exemple. Pendant longtemps j'ai eut honte de lui et pour le peu de fois où il s'était déplacé pour venir me récupérer à l'école je voulais pas qu'on me voit avec lui. Il était tellement mal vu, personne ne pouvait se le voir mis à part son cercle proche.