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« La carapace est intacte, le cœur est accidenté

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« La carapace est intacte, le cœur est accidenté. »

Collège La Nacelle, Corbeil-Essonne - 12h35

Mon pouce tapant furieusement contre le volant de ma caisse, je m'assurais une seconde fois que Mess se trouvait bien devant le portail de l'école à attendre le petit sortir du préau principal. Le cris des gamins résonnait, m'alertant que le tipe allait pas tarder à se ramener. Je détournais les yeuz vers ma vitre que je m'étais mis à fixer dans le blanc des yeux, la tête encore dans les nuages à cause de ce que m'avait dit Mess sur le fils de Mokhtar. J'arrivais pas à passer à autre chose. J'crois que j'voulais pas y croire, j'avais besoin de voir le bail de mes propres yeux avant de pouvoir faire quoi que ce soit. Mais si ce que mon igo m'avait confié était réellement vrai, les choses allaient très mal se passer. Mess m'avait appelé dans la semaine pour m'dire qu'il avait croisé le fils de mon ex sortir du bat' de son daron, son sac d'école sur le dos y compris un bandage en tissus qu'il portait autour de son poignet droit. D'habitude j'aurais déjà envoyé bouler Mess avec ses pensées toujours folles sauf que pour une fois je l'avais écouté jusqu'à la fin de son histoire. Et plus je l'entendais parler derrière le combiné et me raconter que c'était pas la première fois qu'il voyait le p'tit à moitié cabossé, plus je commençais à me poser pas mal de questions. J'avais fait comme je pouvais pour me rassurer le veaucer et me dire que Lounis était du genre casse-cou mais j'avais toujours cette petite voix en tête qui me disait que y'avait autre chose. Sans mentir ça me choquait de savoir que Zayd s'en prenait peut-être un peu trop à son fils, c'était qu'un gosse putain, si il voulait se défouler sur quelqu'un il avait qu'à aller s'inscrire à la salle d'à côté, j'suis sûr que ça lui ferait du bien. Les portes de mon véhicule s'ouvraient, ma tête ne se bougeait pas pour autant, je décalais simplement ma vue vers le petit que je fixais d'un œil discret, voulant voir qu'il ne portait pas de blessures apparente sur son visage. Mes manos se resserraient instinctivement sur le volant lorsque je vis un petit bleu sous sa paupière droite. L'enfoiré. J'parie qu'il avait pas honte de ce qu'il faisait subir à son gamin et j'imaginais même pas la réaction de sa mère quand elle saurait que son fils se faisait marave par son propre père.

— Ton bleue sous l'œil il vient d'où ? Brisais-je le silence qui s'installait au fil des minutes.

Peut-être que si le p'tit n'aurait pas vesqui ma question en faisant style de n'avoir rien entendu, ça aurait sûrement pu me retirer de la tête les nombreux soupçons que j'avais. Maintenant c'était foutu, je venais de lui tendre une énorme perche pour qu'il me dise tout le fond du blem et il l'avait pas fait. Dorénavant j'avais plus le choix, il fallait que je découvre le bout de l'histoire quitte à devoir me chicane avec son père, c'était ap un soucie. On pouvait pas s'en prendre autant à son gosse, c'était impossible. J'sais que j'avais décidé de plus me mêler aux histoires de cette mini famille mais j'avais pas eut le choix que de le faire, je pouvais pas rester chez moi à rien faire pendant que d'autres se mangeaient des coups chez eux. J'pouvais pas l'accepter. Encore une fois je prenais les choses trop à cœur mais c'était plus fort que oim, dès qu'un bail concernait Lounis ça m'rendait ouf et j'avais jamais compris pourquoi je me mouillais autant pour un enfant qui n'était même pas le mien, c'était sûrement parce que j'le considérait un peu comme mon fils. Et il fallait pas m'en vouloir si je finissais avec du sang sur les mains, peu importe les conséquences, le bonheur des miens passait avant tout.

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