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« Le bonheur en partant m'a dit qu'il reviendrait»————

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« Le bonheur en partant m'a dit qu'il reviendrait»
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Lucia




J'avais été forcé de me retrouver dans un dîner de famille inutile auquel je devais apparemment assister alors que je devais normalement être au lit avec mon chéri qui faisait en ce moment la grasse matinée afin de profiter de son dimanche. En plus d'être de devoir supporter les sourires hypocrites de Juan, je devais en plus me coltiner les plaintes de ma petite sœur qui ne s'était pas gêné pour faire comprendre à la famille qu'ils avaient ruiné son programme du week-end. Je crois qu'en réalité on avait tous déjà prévu quelque chose, j'avais même programmé d'aller emmener mon fils au cinéma avec son meilleur ami mais il a fallu que je me retrouve ici en train de jouer les poupées de cire dans la salle à manger. Le pire était que Tarik me provoquait par message depuis deux bonnes minutes.

De Mowgli :
T'étais pas obligé d'y aller si tu l'voulais pas, fallait rester au pieu avec oim

L'enfoiré...

À Mowgli :
Je tiens à garder mes hanches pour demain

Le rire d'une de mes cousines me sortait de ma bulle, j'essayais de suivre tant bien que mal la conversation suivi à table mais je n'eus pas le temps de la comprendre car mon téléphone vibrait une nouvelle fois.

De Mowgli :
J'ai jamais dit qu'on allait le faire..
Mais j'peux toujours changer d'avis si tu ramène ton jolie cul

Sa proposition était plus que tentante mais j'allais être dans l'obligation de devoir refuser si je ne voulais pas finir la tête tranchée avant la fin du repas. Je m'excusais d'avance par message pour finir par mettre mon portable en mode nuit afin d'éviter qu'il sonne à table.

Sans demander la permission, ma mère revenait de sa chambre, les bras chargés d'albums photos de famille qu'elle gardait précieusement dans ses affaires. Même en étant en bout de table je reconnaissais le petit ruban tapissé qui dépassait du carnet de photos basé globalement sur l'enfance de mon frère, ma sœur et moi ainsi que quelques images de mes parents à l'époque. Ce book comportait des photos de bébés jusqu'à l'enfance, j'imaginais déjà la photographie de mon frère et moi petits, où nous nous étions endormis devant le poêle brûlant de chez nos grands-parents. Puis arrivait quelques pages après une photo de moi lors de mes sept ans où mon regard impassible croisait l'appareil photo d'une de mes tantes qui m'avait prise en flagrant délit sous la pluie. Plus ma famille défilait les pages de l'album et plus je me sentais mal, en sachant qu'à cette période là ma vie s'annonçait déjà merdique. Interdiction d'aller rejoindre les enfants des voisins au square après l'école ni de traîner trop longtemps dans le hall des immeubles, pas le droit d'aller dormir chez une copine ou un copain si c'était mon frère. Toutes ses règles apparaissaient dès que notre mère s'absentait un moment ou quand elle rendait visite à l'une de ses amis de longues dates. On avait l'impression d'être enfermés dès qu'on tombait maladroitement sous la responsabilité du paternel. J'avais peut-être pas fait la vrai prison dans ma vie mais j'avais pu la connaître à ma manière dans ma propre maison. Mon enfance était lamentable mais ça je ne comptais le dire à personne, je préférais le garder au fin fond de ma douleur. Pourquoi parler quand le mal était déjà fait ? De toute façon le pire était  déjà commis.

[PNL] - Autre Monde Waar verhalen tot leven komen. Ontdek het nu