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« J'ai mal au cœur, tu sais à qui j'en veux

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« J'ai mal au cœur, tu sais à qui j'en veux. »

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Hôpital Cochin, Paris - 13h55

J'avais frissonné lorsque ma sage-femme m'avait appliqué son gel glacé sur le ventre, qui lui permettrait ensuite d'établir un contact direct avec sa sonde qu'elle maintenait dans sa main. Elle avait dû m'interroger au moins trois fois sur mon alimentation et mon sommeil. Je pense que ma tête résumait parfaitement ma situation. Le karma s'était très bien occupé de mon cas, j'avais toujours mes vomissements de début de grossesse. Je ne mangeais que très peu, je préférais consommer des boissons pour ne pas me déshydrater puisque que c'était ça le point le plus important, ça et le poids du bébé. La sage-femme continuait de nous montrer à l'écran quelques bribes du fœtus que je trouvais à peine lisible. Elle s'assurait de vérifier que tout allait bien, celle-ci nous avait même proposé d'écouter le cœur du bébé, chose que j'aurais préféré refuser sauf que je savais que cela ferait plaisir à mon copain. Il n'avait pas quitté ses yeux de l'écran qui nous permettait de pouvoir voir une petite partie de mon anatomie. Pour l'une des rares fois depuis ces derniers mois je le sentais heureux. Mon corse souriait timidement face à sa « petite merveille », serrant ma main la plus proche de la sienne qu'il caressait tendrement, reproduisant de petits cercles contre ma peau.

— Tout m'a l'air normal. Mais vous devez faire attention à votre santé, privilégiez le repos et votre alimentation, vous en avez besoin, vous et le bébé. Pour le moment votre poids est stable mais vous n'êtes pas à l'abri d'une rechute. Et surtout, éviter les grands déplacements, vous devez vous ménager.

Je n'étais qu'à ma onzième semaine et on me parlait déjà de ménagement alors que je n'en voyais pas le besoin. Je voulais juste me débarrasser de ses nausées qui me pourrissait la vie. Ma sage-femme me débarrassait du liquide qu'elle avait étalé sur ma peau, je remettais correctement ma chemise en satin que j'avais enfilé ce matin, au réveil. Nous nous faisions raccompagner jusqu'à la porte, je partais la première de la pièce pendant que monsieur traînait encore des pieds derrière mon ombre. Par chance il avait évité de se faire reconnaître par un potentiel fan, nous avions donc pu retourner tranquillement à la voiture. Je me rasseyais à l'arrière comme j'avais laissé ma place de devant à Yanis. Celui-ci s'était endormi le temps du rendez-vous et ça ne m'étonnait pas, hier soir il était allé accompagner ses frères au studio et ils étaient rentrés très tard. Nabil avait dormi sur le canapé du salon et son petit frère avait pris la chambre d'ami. Ça avait été beaucoup mieux pour eux qu'ils dorment sur place comme il était prévu qu'ils partent tout les trois ce week-end. Ils partaient deux semaines en Corse pour les vacances, ce voyage allait pouvoir leur permettre de se retrouver entre frères ainsi qu'avec leur famille paternelle qui ferait également partie du voyage. Tarik m'avait simplement déposé devant son immeuble qui était aussi en partie le mien puisque j'habitais ici avec lui. Il avait laissé le contact de sa voiture allumé puis était sorti me raccompagner jusqu'à la porte de notre appartement, pourtant ce n'était pas faute de lui avoir dit que ce n'était pas la peine. Il était rentré quelques minutes pour vérifier que je ne manquerais de rien durant les prochains jours, comme si j'avais été faite de sucre. Je savais me débrouiller et vers qui me tourner en cas de problème, mais il s'inquiétait toujours pour un rien et depuis ma grossesse c'était encore pire. Et la sage-femme qui en avait rajouté une couche tout à l'heure, je n'avais pas fini d'être placé sous haute surveillance. C'était déjà le cas depuis le mois de mai, il devait s'imaginer que j'allais finir par faire une connerie en son absence. C'est pour cette raison qu'il appelait sur le téléphone fixe dès qu'il avait du temps libre à son travail, si ce n'était pas les appels c'était des messages à répétition qu'il devait m'envoyer toutes les deux heures pour s'assurer que je respirais encore. J'avais déjà fait exprès d'esquiver volontairement un ou plusieurs de ses sms et vu comment ça s'était terminé la dernière fois j'essayais toujours de faire acte de présence, quitte à lui répondre par un emoji. C'était toujours mieux que rien.

[PNL] - Autre Monde Where stories live. Discover now