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« En rêvant que demain sera meilleur, qu'on vivra ailleurs

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« En rêvant que demain sera meilleur, qu'on vivra ailleurs. »

Domicile familial des Mokhtar, Tarterêts

Resserrant mon foulard autour de mon cou, je suivais le reste de la famille s'avancer jusqu'au salon où se trouvait la grand-mère paternel de mon ex-petit copain. Je n'étais resté que quelques minutes à l'intérieur puis j'avais très rapidement rejoint le jardin de la maison, je ne m'étais pas dérangé pour m'asseoir parmi l'une des chaises d'extérieurs, attrapant ensuite mon feu ainsi que mon avant-dernière Marlboro de mon paquet. Ayant ma clope à la main je tentais de me divertir en jouant avec la flamme de mon briquet que j'allumais toute les trois secondes qui passaient. Mes prunelles se perdaient ensuite sur cette baie vitrée en verre que je regardais avec attention, j'apercevais la grand-mère de la famille entamer une discussion sérieuse avec sa belle-fille qui n'était autre que la mère de Zayd. Cette dernière venait de s'asseoir sur le canapé du salon que j'avais grandement intention de regagner une fois que j'aurais terminé de fumer. Je sais, j'étais censé avoir banni cet dépendance de ma vie mais depuis deux-trois jours j'en ressentais l'envie et le besoin. Les derniers événements qui venaient d'arriver ne m'aidait pas non plus voir pas du tout, la plupart des membres de la famille Mokhtar consommaient chacun des cigarettes et il est vrai que je me sentais souvent tenté par cette vieille odeur de tabac qui m'appelait sans cesse. Tirant deux taff de ma cigarette j'admirais longuement un coin du jardin, ce même espace où j'avais pu me retrouver des années plus tôt en compagnie du père de mon enfant. Je me souviens que l'on se retrouvait souvent ici après les cours et que la grand-mère du marocain nous préparait toujours un thé à la menthe qu'elle apportait sur un vieux plateau d'argent, avec des petits gâteaux et quelques sachets de bonbons qu'elle partait nous acheter au supermarché de la ville. Je n'étais qu'en terminale lorsque j'avais commencé à fréquenter Zayd, à cet époque tout allait parfaitement bien si l'on ne comptait pas les quelques disputes qu'il y avait pu avoir entre nous. Mais cette belle relation remontait à il y a bien longtemps, avant que monsieur ne change définitivement et que les choses ne dérapent entre nous.

Depuis ces trois jours de passé il n'y en avait pas eut un jour où je ne m'étais pas rappelé ce fameux matin de décembre où je m'étais retrouvé seule dans un trois pièces avec mon petit garçon d'à peine un an sur les bras. Je ne comptais plus le nombre de fois où j'avais tenté des dizaines et des dizaines de fois d'appeler son papa, mais en vain, je n'avais fait que tombé sur sa foutue messagerie que j'avais finis par envoyer bouler, m'énervant carrément devant l'écran de mon téléphone portable. Et oui, Zayd n'avait jamais répondu à mes appels ni même à mes messages et cela durant sept ans. Sept années où je m'étais trimé corps et âme afin d'apporter le meilleur à notre enfant pendant qu'il se cachait quelque part dans le pays. Sept années où je m'étais débrouillé seule, cumulant un job de nuit en plus de celui que j'effectuais à l'école de danse. J'avais travaillé pendant cinq ans en tant qu'hôtesse d'accueil dans un hôtel et j'avais finis par démissionner de mon poste lorsque ma propre santé m'avait obligé à devoir y mettre un stop. J'enchaînais mes cours jusqu'à vingt heures puis je continuais ma soirée jusqu'à six heures, et quand je rentrais chez moi il ne me restait plus beaucoup de temps pour pouvoir terminer na nuit étant donné que mes cours de danses commençaient régulièrement vers huit heures. Et je devais en plus m'assurer d'amener mon fils chez mes parents comme je n'avais pas le temps de le déposer jusqu'à son école. Et je ne remerciais jamais assez la vie pour m'avoir sortie de ce merdier interminable car aujourd'hui je n'avais plus besoin de me tuer à la tâche.

[PNL] - Autre Monde Where stories live. Discover now