[PNL] - Autre Monde

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« Habitué à me faire du mal depuis l'adolescence »
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Lucia

Une semaine que j'avais été enfermée dans cet immense bâtiment blanc cassé et que je rôdais entre les quatre murs de ma chambre. Pour l'instant je patientais dans mon lit attendant que l'une des infirmières ne viennent me chercher en fauteuil roulant, aller prendre l'air dans les couloirs de l'hôpital avec les autres patients. Mon état était faible depuis que j'avais intégré ce centre médical, entre les piqûres et les médicaments qui m'anéantissaient de fatigue j'avais un peu de mal à me déplacer donc une fois sur deux j'étais en béquille ou en fauteuil.
Je contemplais mon état lamentable à travers le miroir de ma salle de bain, mon teint mat s'était palis tel un bonbon Vichy et je ne vous parlais pas de mes cernes et de mes yeux rouges, seul ma crinière brune restait majestueuse.

On frappait à la porte, l'infirmière que j'avais habituellement entrait dans la pièce roulant le fauteuil auquel elle m'aidait à m'y installer. Je croisais quelques voisins et voisines de chambres que j'avais pu croisé lors de mes ballades quotidiennes, au loin j'apercevais un des soigneurs de mon étage que je n'appréciais pas du tout. Il devait avoir aux environs de trente-cinq ans, il était blond et portait une moustache bien taillée. J'étais du genre à aimer un peu tout le monde généralement mais avec lui le courant ne passait pas du tout, la façon dont il s'adressait aux autres et à moi ne me plaisait pas du tout. Il parlait très mal et n'était pas délicat lorsqu'il était chargé de s'occuper des patients notamment avec les nouveaux arrivants qu'il traitait comme des détritus. Ses iris clairs sans âmes parcouraient les miens qui le dévisageait de haut en bas. Toujours vêtu de sa blouse blanche tacheté de café, il s'approchait jusqu'à moi se baissant à ma taille.

- Alors comme ça on fait semblant de prendre son traitement devant ma collègue en la prenant pour une conne ? Le coup des médocs aux toilettes on connaît alors la prochaine fois pense à plus malin Delavega. Balançait-il.

J'avais fait semblant d'avaler mes médicaments devant mon infirmière puis dès qu'elle avait quitté ma chambre j'étais allé les jeter aux toilettes. Je me demandais bien comment il avait pu savoir..

- On a des caméras partout ici et même dans les chambres-

- Des caméras pour quoi faire ? Déjà que vous nous collez au fion toute la journée il faut en plus qu'on soit filmé dans nos chambres ! Grognais-je. Et le droit à l'image ? Enchaînais-je.

Ses yeux bleus me toisaient méchamment du regard me faisant avaler amèrement ma salive.

- Tu te prends pour une star ? M'agressait-il. Ici t'es qu'une merde, une putain de toxicomane même pas capable de garder son gamin, et remercie ta famille de t'avoir sauvé parce qu'autrement tu ferais déjà plus partie de ce monde. S'agaçait-il, haussant un peu plus son ton. Et puis parle-moi mieux, je suis pas ton camarade Delaveg'.