[PNL] - Autre Monde

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« J'ai des mains faites pour l'or et elles sont dans la merde »
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Ilan

Bloqué sur une veille chaise en bois à observer ma meilleure amie assise dans un fauteuil roulant, les mains le long d'une table et les épaules avachies. Ses iris abîmés par les pleurs et la fatigue rendaient ses yeux fades, ses lèvres légèrement violacés et son teint pâle m'inquiétait sur sa santé. J'avalais difficilement ma salive quand elle me fixait méchamment me faisant comprendre qu'elle n'avait pas envie de me voir sauf que j'avais pas fait tout le chemin pour observer les décos de la salle et boire le thé. J'étais prêt à lui tenir la main mais les foudres qu'elle me jetait m'arrêtait vite dans mon geste, j'aurais pas pensé que ça allait être aussi compliqué de pouvoir communiquer avec elle, quand elle boudait c'était pas pour du faux.

- Tu veux pas t'arrêter de bouder juste cinq minutes ? Soufflais-je.

- J'ai passé l'âge de bouder. Grimaçait-elle.

Je préférais changer de sujet et prendre sur moi avant de m'énerver.

- Tu te sens comment ? Lui demandais-je.

- Comme quelqu'un qui s'est faite interné par sa famille. Balançait-elle.

- C'est pour ton bien-

- Ça-y-est..toujours le même baratin. Sourcilla-t-elle, passant une main sur son visage. Si c'est pour me redire ce que j'ai pas envie d'entendre alors c'est plus la peine de venir.

Voyant qu'elle commençait à reculer son siège roulant je la retenais encore un peu disant que je ne parlerais plus de ça même si au fond je lui avais menti. De quoi je pouvais bien lui parler..de Tarik ? Lui qui était en Espagne pour son business d'artiste j'étais pas sûr que parler de lui, lui ferait plaisir. Sachant qu'il avait parfaitement approuvé il y a très peu de temps son internement, Lucia devait avoir la rage contre lui. Honnêtement j'étais pas sûr que leur couple dure indéfiniment depuis qu'ils s'étaient mis ensembles mais avec cette histoire leur relation allait s'annoncer tendu.

- Parle-moi des dernières nouvelles. Me demandait ma meilleure amie.

- Toujours la routine tu le sais bien.

- Tu mens. Crachait-elle. T'arrête pas d'éviter mon regard donc c'est que tu mens, dis-moi ce qu'il y a.

Je vous cache pas que le fait que le corse se soit taillé au soleil me dérange mais le pire c'est qu'il avait pas appelé Lula sur téléphone parce que ouais t'avais un tél commun là-bas, je comprenais pas pourquoi il jouait les ignorants à s'éclater sur scène sous la chaleur espagnol. J'avais appelé son médecin dans la semaine et je lui avais posé des questions sur Tarik mais apparemment il ne donnait aucun signe de vie. Je l'aimais pas depuis des années alors avec ce détail là n'avait fait qu'aggraver ma colère envers lui.