[PNL] - Autre Monde

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« J't'ai dit de me fuir, pour ton bien pour le notre, persuadée que la flamme était morte. »

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Printemps 2005, Tarterêts - 16h06

Maman avait demandé à Juan de nous emmener faire un tour dehors, encore une fois on avait eut le droit à sa mauvaise humeur pendant tout le long du trajet. J'avais jeté quelques coups d'œil à mon frère et lui aussi avait bien l'air saoulé par son comportement, dès qu'il fallait s'occuper de nous ou de Gloria il tirait tout le temps la gueule. Il n'avait qu'à rentrer à la maison si il n'était pas content, on pouvait très bien se débrouiller sans lui, et c'est ce qu'on avait toujours fait de toute façon. J'avais jamais pu me voir mon père en peinture, je le supportais pas et lui non plus. Faut dire que j'le cherchais aussi, je faisais exprès de le provoquer quand il me grondait et vu comment il réagissait à chaque fois il avait l'air d'être vexé. En même temps je ne lui disais que ses quatre vérités.

Qu'est-ce que j'avais hâte de me tirer d'ici.

Je voulais quitter définitivement ma cité une bonne fois pour toute dès que j'aurais obtenu mon bac, je savais déjà ce que je voulais faire après le lycée. Je souhaitais danser. J'avais repéré une école sur la capitale qui proposait multiples filières, j'avais même appelé l'établissement pour en savoir un peu plus sur mes trois prochaines années d'études que j'espérais passer là-bas. J'adorais la danse depuis toute petite, j'avais l'impression d'être libre quand je dansais, l'impression de pouvoir enfin être moi-même. Je ne dansais jamais à la maison mise à part dans ma chambre quand mon père était absent, là au moins je pouvais faire ce que je voulais. Sinon j'allais m'entraîner au gymnase des sports, là où bossait le père de mon meilleur ami. Il m'ouvrait toujours l'une de ses salles pour mes entraînements. J'appréciais aussi la danse car elle me permettait de m'éloigner de mes parents, dehors j'étais libre de mes mouvements alors que chez moi j'étouffais.

— On va marcher encore longtemps ? Râlait mon frère jumeau à qui je conseillais de la boucler.

— J'ai mal aux pieds en plus ! En rajoutait ma petite sœur.

— Tu prendrais pas de place je t'aurais bien porté mais là..AÏE ! SUR LA TÊTE À MAMAN QUE J'VAIS TE NIQUER ! S'empressait-il de l'attraper par le cou qu'il bloquait entre son avant-bras gauche.

Papa leur faisait signe d'arrêter de se battre et je m'étais mise à pouffer dans mon écharpe lorsque ma sœur et mon frère lui firent un doigt d'honneur dès qu'il eut le dos tourné.
On s'arrêta devant le bar-tabac du coin dans lequel on rentrait, notre père partait saluer ses connaissances pendant qu'on allait se réfugier sur une table du fond, celle qu'on prenait tout le temps quand on venait ici. Notre père se prenait toujours un verre ici et la patronne du bar nous offrait toujours un jus de fruits ou un soda.