[PNL] - Autre Monde

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« Chaque fois que je donne ma confiance à quelqu'un il me montre pourquoi je ne devrait pas »
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Lucia

La neige avait envahi la ville et une majorité des autres départements, le bâtiment médical nous avais fourni des couvertures bien chaudes pour chacun des patients, les cuisiniers ne nous préparaient que des bouillon pour le dîner ainsi que des plats brûlants pour le midi. Encore une fois je m'étais évadé en douce aux côtés de Danilo qui m'avait accompagné au huitième étage, observer le crépuscule du matin. Le soleil brûlait mes iris fatigués, mon nez gelait intérieurement mais rougissait à vue d'œil due au froid de dehors. Je ressentais plusieurs fois le besoin de tousser ayant attrapé la crève il y a peu de temps, nous étions trois parmi mon étage à être tombés malades. Malgré que mon médecin m'avait formellement obligé à rester à ma chambre me reposer j'avais fait la têtue à jongler entre les couloirs de mon palier en béquille, il m'arrivait de les porter lorsque mon fauteuil m'étouffait un peu trop. Voilà deux bons mois que je me trouvais ici, les traitements se montraient de plus en plus intensifs et je ne vous parlais pas des pesantes séances de thérapie que m'avais imposé le docteur Larnier, sois disant parce que j'avais besoin de parler alors que pas du tout.
Dani reniflait une seconde fois, il râlait à l'idée de tomber malade, ce dernier m'emmena à l'intérieur, il me déposait en salle de repos où je retrouvais des voisins de mon étage réuni devant l'unique télé de la pièce. Les plus jeunes résidents avaient mis une chaîne populaire de musique où les rappeurs connu passaient à tour de rôle. Un pincement au cœur me parcouru quand le célèbre clip tourné à la Tour Eiffel passa, la vidéo s'enchaîna sur un brun aux cheveux lisses qui rappait sur une instrumental assez douce mais rythmée. Chaque détails du clip m'intéressait à croire que je le redécouvrais pour la première fois mais comparé à mes camarades qui se montraient admiratifs envers le grand écran je restais dégoûté du comportement de Mowgli.

- Mon cœur fait oulalala, crimes passionnels que j'commets.

Je ne comptais plus les nombres incalculables d'appels que je lui avais laissé, toujours la même réponse de la dame de la messagerie qui m'accueillait. Au moins un bonjour ou un bonne nuit par politesse, mais rien. J'avais l'impression de m'être retrouvé seule dans mon couple, tout allait dans un sens et pas du sien. Toutes les semaines j'attendais qu'un des soignants viennent me chercher et me dire que j'avais de la visite mais ni de mon frère, de ma sœur ou d'une autre personne de ma famille, j'attendais que ça soit lui mais il n'avait pas l'air de se presser pour venir me voir. Je ne savais pas que la vie d'artiste pouvait s'avérer être autant toxique, je pouvais comprendre qu'il était occupé avec ses rendez-vous pros, ses sessions au studio et ses nombreux déplacements parce qu'il m'arrivait à moi-même d'enchaîner des séminaires et de ne rentrer que le dimanche à mon appartement mais un simple appel de deux minutes ne coutait pas la vie. J'étais blessé de son comportement, blessé qu'il m'ignore et qu'il me laisse affronter seule ce combat auquel je me battais depuis peu de temps. Si je vous disais que j'avais plus de nouvelles de Nabil que de Tarik, pourtant on ne s'appréciait pas spécialement mais il faisait l'effort de m'appeler chaque vendredi en fin de matinée. Pourquoi il le faisait je n'en savais rien, peut-être qu'il voulait se donner bonne conscience tout comme Elia qui était passé à l'hôpital en semaine. J'étais encore surprise de l'avoir retrouvé avec un œil à moitié rouge et légèrement enflé, j'avais beau essayé de me concentrer sur ce qu'elle me disait je restais concentré sur sa blessure qui m'intriguais depuis le début de notre entretien. Je ne voyais qu'une seul personne capable d'avoir pu lui faire ça malgré que cette personne ne m'avais jamais infligé une chose pareil, je ne comprenais pas comment ce couple en était arrivé là. Eux qui paraissaient harmonieux cachaient très bien leurs jeux. Concernant Zayd j'avais déjà certains plans en tête, j'attendais juste de quitter cet endroit pour tout mettre en place. Je voulais le voir souffrir, le voir ramper sous la pluie, et,crier de douleur et de haine comme j'avais pu le faire le jour où mon poing avait rencontré le miroir de ma salle de bain. Je voulais que son âme toute entière soit détruite comme la mienne parce qu'il ne méritait que ça , être malheureux et vivre dans la tristesse jusqu'à la fin de ses jours. Rien qu'à l'idée que j'avais pu sortir avec lui étant plus jeune me dégoûtait, il m'avait trahi en ayant abandonné notre fils et moi pour je ne sais quel histoire. Ma vie se résumait à ça, chaque fois que je donnais ma confiance à quelqu'un il me montrait pourquoi je n'aurais pas dû.