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« Tant qu'il va bien mon esprit se portera meilleur »————

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« Tant qu'il va bien mon esprit se portera meilleur »
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Lucia

Tarik s'était levé tôt afin de m'emmener à la gare, il avait beaucoup insisté pour m'accompagner mais je sentais qu'il y avait quelque chose derrière. Une fois que nous arrivions sur le parking de la gare je rejoignais mes collègues devant les portes d'entrées du bâtiment, je leur faisais la bise à tour de rôle pendant que Tarik prenait à part mon collègue et ami Pedro. Notre train démarrait dans une quinzaines de minutes et il restait encore deux collègues en retard apparemment, pour moi nous étions déjà complet mais d'après Telia notre responsable avait décidé de rajouter deux personnes supplémentaires au voyage.
Je n'avais pas besoin de fumer avant de partir puisque je l'avais déjà fait deux fois ce matin avant de partir.

Telia - Oh putain...

Je détournais mon regard vers la cible qu'observait ma collègue, effectivement je comprenais parfaitement ses mots. Les retardataires étaient Jasmina et Isaak, je ne comprenais pas vraiment leur présence sachant que monsieur drague travaillait dans le côté administratif de l'entreprise et Jasmina ne s'occupait seulement de gérer les emplois du temps et les rendez-vous des professeurs donc leur présence n'avaient pas lieu d'être. N'étant pas vraiment d'humeur à jouer les femmes polies je leur faisais simplement la bise en frôlant l'une de leurs joues, je ne leur adressais aucun mots. Leur arrivée me dérangeait, Isaak n'allais pas arrêter de me coller durant tout le long du séminaire, Jasmina comptait me lancer des piques comme à son habitude et ce n'était vraiment pas le jour à vouloir me chercher.
Ma nuit avait été exécrable, je m'étais mise au lit aux alentours d'une heure du matin et je ne trouvais absolument pas le sommeil, ma conscience était rongée par le jour du vingt-trois décembre. En y repensant mes yeux brillaient ce qui expliquait que mes larmes n'allaient pas tarder à arriver. Par précaution je me relevais de mon lit pour aller chercher une boîte de mouchoirs au salon, en parcourant l'appartement je fus alerté par la lumière de la chambre de mon fils. Je marchais en chaussettes jusqu'à la pièce, les volets étaient fermés mais le reflet des lumières nocturnes de dehors faisaient apparaître des faisceaux lumineux d'une couleur assez orangé et bronzé comme une médaille olympique.
Une larme coulait en apercevant des cadres photos suspendu au mur opposée à son lit, c'était de vieilles photos d'il y a sept ans. Il y en avait une où mon frère tenait le petit tel Rafiki portant Simba, une où ma mère le tenait dans ses bras assise dans le canapé de l'ancien appartement commun avec Zayd. La troisième photographie portait sur l'image de ma sœur faisant une sieste à côté de Lounis, ils dormaient dans mon ancienne chambre du domicile familiale lors d'un jour de repas amicale. L'avant-dernière image se portait sur ma personne, je tenais mon fils dans les bras et souriais en le voyant bailler, la dernière photo comportait le petit dormant à poing fermé dans son berceau à côté de son inséparable peluche renard Yuri. Ces souvenirs faisaient tomber mes larmes de plus belle, je m'asseyais un instant sur le lit de mon fils muni de ma grande boîte de mouchoirs à la main. Mon fils me manquait terriblement, son départ depuis ma perte du procès causait un énorme vide à l'appartement. Ma routine se basait simplement sur le boulot et quelques visites chez des amis proches. Je n'étais plus heureuse comme avant ayant perdu mon ultime sang, j'avais beau sourire au travail pour paraître bien mais ça ne suffisait pas. Je n'avais plus envie de faire semblant, mon cœur se transformait petit à petit en compteur abîmé par la clope et quelques verres d'alcool, oui je buvais quelques centilitres de Jack parfois quand j'essayais d'apaiser mon corps à ma façon. Il m'arrivait de temps en temps de me poser seule à ma table de la salle à manger, de penser en communiquant avec ma petite voix et mon côté sombre. La petite voix me conseillait d'aller de l'avant et de me faire soigner tandis que le côté sombre m'ordonnait d'arrêter de me battre pour ma vie sachant qu'elle était déjà foutu. Le côté sombre n'était seulement présent que quand j'étais au plus mal, il remplaçait temporairement la petite voix pendant quelques heures.

[PNL] - Autre Monde Where stories live. Discover now