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« Et le temps m'baise, tant d'haine, s'évacue d'mon corps et crée la tempête

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« Et le temps m'baise, tant d'haine, s'évacue d'mon corps et crée la tempête. »

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Zénith Arena, Lille - 20h53

Mon instrumentale favorite flânait jusqu'à mes oreilles y compris celles du public que j'entendais réciter avec entrain les paroles de Jusqu'au dernier gramme sur lequel chantais les deux frères. Le couplet de Nabil venait tout juste de débuter et le reste du groupe était allé monté sur scène pour le dernier titre du concert. Certains avaient pris la peine d'amener des drapeaux de leur pays qu'ils s'étaient accroché autour du cou, notamment Omar qui fut le premier à déployer l'emblème de sa nation qu'il agitait de haut en bas face au public. Pendant que j'attendais la fin du show avec Zak qui jouait tranquillement sur son téléphone portable derrière les coulisses, je revoyais rapidement mes réseaux sociaux, laissant mon pouce appuyer deux fois de suite sur une publication qu'une de mes cousines avait posté la veille. J'analysais de nouveau les dernières demandes d'ajouts sur mon profil, j'en supprimais quelques une puis j'en laissais une ou deux en attente pour le moment. C'est en renouvelant mon fil d'actualité que je tombais bêtement sur une photo de moi étant petite qu'avait flouté un compte fan des deux frères. Je connaissais vaguement ce compte puisqu'il était connu pour afficher des exclusivités de Tarik et Nabil donc je ne comprenais pas vraiment ce que mon cliché fichait ici. La personne qui gérait ce profil avait légendé mon image en y mettant les deux premières lettres de mes initiales, placés toutes deux en un hashtag. Maladroite comme j'étais, je tombais malencontreusement dans les commentaires que je lisais de vives voix entre mes lèvres, la plupart se demandaient qui j'étais et d'autres avaient déjà cerné mon personnage, ce qui m'agaçais encore plus. Je comprenais jamais pourquoi des inconnus perdaient leur temps à vouloir se mêler de la vie des autres, je pouvais comprendre les personnes fanatiques mais il y avait des limites à ne pas dépasser.

— Tu lis quoi ? Intervenait Zak, délaissant complètement sa partie de jeu pour moi.

Je lui tendais alors mon téléphone portable qu'il regardait avec précision.

— Je vois même pas comment ils ont pu avoir cette photo, je poste jamais de photo de moi enfant ni même en storie. Me tordais-je l'esprit, arrachant les petites peaux qui dépassait de mes petites mains.

— Ces gens là ont pas de respect, combien de fois l'un de nous s'est retrouvé en pleine tête d'affiche. Ils arrivent à trouver des trucs super perso alors qu'on vit tous dans l'ombre. Ajoutait-il. Mais t'inquiète pas, j'enverrai un message à cette personne pour qu'elle supprime.

Je le remerciais gentiment de la tête en lui gratifiant un chaleureux sourire. On avait ensuite parlé durant les cinq dernières minutes qu'il nous restait avant que le groupe ne revienne en coulisse. Nabil revenait le premier de la scène comparé à son frère qui prît tout le temps du monde pour revenir parmi nous, encore une fois je l'avais senti me fixer intensément, exactement comme lorsque j'étais arrivé une heure plus tôt sur Lille. Au départ il était prévu que je passe ma soirée chez ma sœur mais entre-temps le corse m'avait contacté sur les réseaux pour me demander si j'étais disponible ou non ce vendredi soir et je ne vous cache pas qu'au début je lui avais laissé un simple vu. Mais vous connaissiez Tarik, têtu comme il était il avait lourdement insisté sur ma présence de ce soir en disant même que c'était très important et qu'il avait à me parler. Et j'avouais que je commençais à regretter d'être venu étant donné que je sentais très mal cette « discussion importante ». Tout le monde venait de partir devant en disant au brun qu'ils se retrouveraient à leur point de rendez-vous qu'ils s'étaient fixé, pendant ce temps là nous nous étions posé sur le parking privé de la salle. On s'était arrêté juste devant mon véhicule et je ne m'étais pas privé pour m'appuyer contre le capot de la voiture. Les deux premières minutes qui s'étaient écoulées me parut très longue, je n'avais pas dit un mot ne serait-ce qu'une seule fois et j'avais pensé que Tarik le ferait car c'était lui qui avait voulu que l'on parle. Je n'avais pas fait deux heures et demie de route pour entendre le vent.

[PNL] - Autre Monde Où les histoires vivent. Découvrez maintenant