chapitre quarante huit.

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Je descends les longs escaliers jusqu'à mon salon, plongée dans mes pensées, comme tout les jours depuis maintenant deux semaines.

Ça fait exactement quinze jours que Kilian et moi ne nous adressons plus la parole, et je dois avouer qu'il commence à me manquer.

J'étais enfin prête à l'écouter, à mettre toute ma fierté de côté, sans doute pour la première fois de ma vie, mais je crois qu'il a arrêté de chercher à s'expliquer, tant j'étais bornée.

Alors, là seule fois où nous avons réellement échangé une conversation, c'est en cours de sciences, lorsque nous nous sommes disputés pour un travail de groupe et que le professeur m'a ensuite virée de cours.

Enfin, rien de neuf quoi.

- Enfin, c'est pas trop tôt. Souffle ma mère lorsque je m'installe enfin à table.

- Bonjour à toi aussi maman. Levais-je les yeux au ciel, déjà dépitée de ce repas.

Je vois Jason m'adresser un sourire chaleureux et compatissant, alors que mon père lui préfère rester en dehors de cette querelle incessante entre ma mère et moi.

Même si parfois, j'aimerais qu'il est son mot à dire, et qu'enfin les choses changent pour moi.

Alors qu'Emily nous sert le repas, Jason et moi là remercions d'un sourire aimable, alors que mes parents se contentent de commencer à déguster, sans le moindre signe de politesse.

- Alors, commence ma mère, avant de lever la tête vers moi. Qu'est-ce que tu as demandé comme école ? J'espère que t'as fais ta demande pour Rochester.

Je lâche un léger soupire, peu étonnée qu'elle commence cette discussion.

Ces deux dernières semaines, les élèves de dernière année ont du faire nos demandes pour les facultés de l'année prochaine.

Évidemment, ma mère a bien fait attention à ce que je demande la meilleure école de stylisme du pays.

- Oui, à Rochester, mais aussi à Yale, à Columbia, à Stanford et à Harvard. Dis-je en la fixant de manière assurée et forte, alors qu'elle roule à son tour des yeux.

Elle devait pourtant bien se douter qu'il était absolument hors de question que je laisse tomber mon rêve d'étudier le droit, pour sa stupide école de mode dans laquelle je ne me plairai pas.

- C'est une perte de temps. Continue-t-elle. Tu iras à Rochester, c'est ce qu'on avait pourtant convenu depuis longtemps.

Oui enfin, avais je réellement le choix ?

- Tu as convenue ça toute seule, maman. J'ai demandée Rochester parce que tu me l'as obligé, mais c'est de loin mon dernier choix, et tu le sais. Lui dis-je en posant mes couverts, cette discussion m'ayant déjà coupée l'appétit.

- Mais je me fiche de ce que tu peux bien vouloir, ma fille. Me répond-elle en imitant mon geste précédent. Le droit ? Tu rigole ou quoi ? Tu pense vraiment avoir ta place dans des écoles réputées comme Harvard, avec les notes que tu as ?

Je serre les dents et soupire lentement afin de parvenir à me canaliser, tant je sens la colère grimper en moi.

Évidemment que j'ai ma place dans une école de droit, et pour une fois dans ma vie, je pense même réussir sans user du nom de ma famille. Je rends la vie impossible à mes professeurs, mais mes notes n'en sont pas moins bonnes et excellentes, notamment dans les matières qui sont primordiales pour cette filière.

- Tu ne décideras pas toujours de mon avenir comme bon te semble, maman. Parviens-je à répondre, bien que je sois sur le point d'exploser. C'est ton rêve, pas le mien et il est hors de question que tu fasse de moi ce que tu veux, toute ma vie.

Play with fire [ TERMINÉ ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant