chapitre cinquante neuf.

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- Kilian, tu n'as pas intérêt à me lâcher. M'écriais-je alors que ce dernier éclate de rire une nouvelle fois.

Aujourd'hui, pour cette nouvelle journée de vacances d'hiver que nous avons encore une fois passé tous ensemble, Kilian a eu la merveilleuse idée de nous emmener patiner.

Quelle merveilleuse idée !

Et bien évidemment, si tous semblent bien se débrouiller, mise à part Lewis et Charlotte qui tombent toutes les secondes, il faut dire que j'ai quelques petites difficultés à tenir sur mes patins, ce qui bien évidemment amuse cet idiot à mes côtés.

- Apprends à avoir confiance en moi. Se contente-t-il de souffler, après avoir enfin calmer son rire.

Plus facile à dire qu'à faire.

Ses mains posées sur ma taille afin de mieux me maintenir, il continue de me faire avancer d'une aisance parfaite, sans aucun soucis : on pourrait penser qu'il a patiné toute sa vie.

- Comment tu as appris à si bien te débrouiller ? Lui demandais-je, les yeux rivés sur la glace, tant j'ai peur de tomber.

Il ne manquerait plus que je me casse quelque chose, quelques jours avant les fêtes.

- Ma mère nous emmène patiner tous les hivers, c'est comme une tradition dans notre famille. Dit-il d'une petite voix, alors que je devine qu'il sourit. Donc, je patine depuis que j'ai quatre ans.

À mon tour, je ne peux empêcher un sourire de venir fendre mes lèvres, tant cette image que je me fais de sa famille me semble belle et idéale.

C'est cette image que je n'aurais cependant, jamais de la mienne.

- Et toi ? Tu n'es jamais venue patiner à ce que je vois. Me demande à son tour Kilian, sans jamais lâcher ma taille. T'es carrément nulle, si tu veux savoir.

- Mais quelle gentillesse. Ironisais-je, ce qui bien évidemment ne le fait que davantage rire. Il faut dire que contrairement à toi, ma mère n'a jamais prit la peine de m'apprendre ce genre de choses. Finis-je, d'une toute nouvelle voix calme et sérieuse.

Tout ce qui a toujours intéressé ma mère, c'est de nous apprendre à bien nous comporter en public, à montrer une bonne image de nous, à faire en sorte que l'on soit toujours les meilleurs. Mais jamais elle n'a été intéressée par le fait de nous emmener à une fête foraine, à un marché de noël ou même patiner comme je le fais aujourd'hui : elle n'a jamais rien fait pour nous faire plaisir à nous.

Tout ce qui lui importe, c'est elle-même.

Et encore une fois, c'est sans doute d'elle que je tiens ce côté égoïste de ma personne, sûrement mon trait de caractère que je hais le plus.

- Mais pourtant, Jason a l'air de bien se débrouiller. Continue Kilian, alors que mes yeux se posent directement sur mon frère.

En effet, Jason tient parfaitement sur ses deux patins, et s'amuse actuellement à faire des courses en compagnie de Hannah, leurs rires résonnant et se faisant ainsi entendre dans la totalité de la patinoire.

- Jason n'a jamais eu besoin de ma mère pour faire quoi que ce soit. Il a tout apprit seul, et c'est sans doute ce qui nous différencie tant, lui et moi. Dis-je simplement, en concluant enfin cette horrible discussion.

Parler de ma mère n'a jamais été une réelle partie de plaisir pour moi : mais me dire que je n'ai jamais été capable d'adopter le même comportement que mon frère et être aussi courageuse que lui est encore plus désagréable et inconfortable.

Play with fire [ TERMINÉ ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant