Play with fire [ TERMINÉ ]

chapitre cinquante six.

Alors que je boucle petit à petit mes valises tout en chantonnant légèrement, je ne peux m'empêcher d'afficher un léger air attristé, en pensant à notre départ de France et de Paris dès demain matin, à la première heure.

Je n'ai aucunement envie de partir et de rentrer chez moi : ce voyage à Paris était pour moi une manière de m'éloigner de la réalité, de rêver un peu et de pouvoir oublier durant un instant, toute ma vie d'américaine.

Mais demain, c'est le jour ou je devrais retourner à la vraie vie, reposer les pieds sur terre et refaire face à tous mes soucis quotidiens.

- Oh, j'ai pas envie de rentrer. Souffle fortement Chiara, avant de sauter sur son lit et de s'étaler comme une baleine.

Mais à l'inverse de Julia et de moi, Chiara n'a encore pas commencé sa valise, et se comporte comme si nous allions rester vivre à Paris toute notre vie.

- Chiara, bouge-toi. Soupire Julia, tout en brossant une nouvelle fois ses beaux cheveux clairs. On doit aller manger, et rapidement si on veut avoir de la place vers la piscine.

Pour notre dernière soirée en France, nos professeurs nous ont donné carte blanche et le champ libre afin d'organiser une fête autour de la grande piscine intérieure, avec les élèves de notre lycée, avec bien évidemment l'autorisation du personnel de notre hôtel.

C'est simplement pour passer, on l'espère, un dernier moment tous ensemble ici, avant notre retour à New-York, ainsi qu'à la vie normale.

- Une fois qu'on sera rentré à Manhattan et que j'aurais reçu une réponse positive de Harvard, parce que c'est évident qu'ils ne pourront refuser une fille comme moi, je dormirais tout le reste de l'année. Souffle-t-elle, d'un air extrêmement sérieuse, tout en se redressant enfin.

- Parce que tu ne dormais pas déjà tout le temps ? Lui demandais-je alors, sous les rires de Julia, avant qu'elle ne lève les yeux au ciel.

Tout comme moi, Chiara a également demandé à étudier à l'Université de Harvard l'année prochaine, principalement parce qu'il est possible d'y étudier tous les domaines, mais aussi et surtout parce qu'elle ne voulait pas qu'on se retrouve à des milliers de kilomètres les unes des autres, Julia ayant déjà demandé sa place dans une école d'art pas toute proche de nous.

Après avoir attendue que Chiara se prépare durant quelques minutes encore, nous gagnons enfin le restaurant de l'hôtel, ou se trouvent nos amis, installés à une table, juste à côté de celle de Meghan et de Selena, accompagnés de la moitié des garçons de l'équipe de foot, rigolant à gorge déployé, se faisant bien évidemment remarquées par tous ici.

- Vous étiez obligé de vous mettre à côté de ces ... choses ? Demande Chiara en s'asseyant entre Lewis et Charlotte. Ouais, j'ai bien dis choses. Continue-t-elle d'une voix provocatrice, après avoir aperçu le regard haineux des filles à la table d'à côté. Je vous jure que je vais finir par avoir une réaction allergique à force de les voir.

Les garçons, pour simple réponse, se contentent de hausser les épaules, bien plus occupé à se nourrir de la bonne nourriture du restaurant de l'hôtel qu'à nous accorder un peu d'importance, à nous ou même à nos nombreuses plaintes.

- Bande d'imbéciles. Souffle une nouvelle fois Chiara, alors que les garçons relèvent la tête vers elle, les sourcils haussés. Bah quoi ? Il faut savoir voir la vérité en face parfois.

Je lâche un léger rire face à leur visages sans expression, puis Lewis lève directement les yeux au ciel, décidant de ne pas répliquer, sans doute par habitude : Chiara passe littéralement ses journées à le provoquer, lui, ainsi que les autres.