Chapitre I - Un homme mystérieux

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Bonnie

Mon carton dans les mains, j'attends patiemment que la voiture s'arrête à l'adresse que j'ai indiquée au chauffeur de taxi. Après être rentrée chez moi, après le boulot, j'ai abandonné ma jupe en tailleur et mon chemisier pour un simple tee-shirt, une veste et un jogging et me suis rapidement mise en route à la quête d'un taxi.

Quelque jours plutôt, je suis tombée par hasard sur une annonce d'une association, sur internet, qui recueille des biens qui ne servent plus afin d'aider les sans abris. Me souvenant que j'avais des vieux habits que je ne prenais plus, j'ai eu l'idée de me rendre à l'entrepôt pour les donner. J'ai aussi acheté deux paquets de pâtes et une boîte de biscuits.

J'habite New-York depuis quelque semaines et me suis assez familiarisée avec la ville. J'ai emporté avec moi ces habits au cas où j'en aurais besoin, mais ils seront mieux entre les mains de ces personnes qui en ont réellement besoin qu'au fond de mon armoire, ou à la poubelle. Et puis depuis que je profite d'être dans cette grande ville pour faire du shopping, j'ai de plus en plus de vêtements à ma portée.

Je remercie le chauffeur, lui donne de l'argent et descends. Je reste plantée devant le vieux bâtiment curieusement à l'observer. Il est si loin des beaux appartements chics du reste de New-York.

D'une main nerveuse, je remets une mèche de mes cheveux roux derrière mon oreille. Je les ai coiffé rapidement en une couette haute.

Je décide de m'approcher du bâtiment qui n'a même pas de porte d'entrée, c'est un vieux entrepôt. Je discerne des voix à l'intérieur. Si l'endroit était désertique, on aurait pu le comparer à un décor de film d'horreur.

Je frissone légèrement dû à la nuit et à son petit vent frais. J'aurais dû mettre un manteau.

Même si je m'attendais à voir des personnes dans des vêtements déchirés et assez sales, la vision de tous ces sans abris réelle me choque. Je reste figée, mon carton dans les bras, l'air un peu perdu. Plusieurs adultes leur donnent de la soupe, d'autres leur parlent avec un grand sourire et quelque uns trient des habits.

Dans ma petite ville de campagne, je n'en ai jamais vu. Cela augmente mon envie de les aider. Comment en sont-ils arriver à ce point aussi critique ?

- Bonjour, vous êtes venue déposer des affaires ? apparaît une voix masculine terriblement rauque et chaude.

Alertée, je tourne automatiquement la tête vers la voix et dans mon champ de vision se dessine rapidement la silhouette d'un homme grand et athlétique avec des cheveux bruns coiffés impeccablement, habillé dans un tablier taché dessus une chemise. Ce qui me frappe en premier est sa beauté dans cet environnement isolé et sale. Comme une enfant, je rougis un peu décontenancée.

- O-oui, des vêtements et un peu de nourriture.

Il me lance un sourire assuré et naturel. Ses yeux brillent d'un gris intense sous la lampe du plafond. Il est à quelques mètres de moi et pourtant je sens son odeur virile et particulièrement épicée. J'ai l'impression de me sentir nue sous son regard. On dirait un top model dans les magazines ou à la télé, il me dit même quelque chose.

- C'est très aimable de votre part. Je peux prendre votre carton ? demande-t-il avec une grande politesse auquelle je ne suis pas habituée.

- Oui, bien sûr.

L'homme s'approche de moi et choppe mon carton rapidement. Il passe de mes bras aux siens avec une facilité élégante. Sans me lancer de regard, il s'avance derrière lui à quelque pas et le pose. Je le suis un peu nerveuse et mal à l'aise. Mes deux mains sont dans les poches de ma veste et je le regarde avec un petit sourire en coin. Je ne sais pas si ma présence, à côté de lui, sert à quelque chose. Il a l'air concentré dans sa tâche, je me demande même s'il sait que je suis toujours là. C'est bon, je me sens comme une idiote.

La Maladresse de T'aimer [Is it Love ? Ryan] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant