Chapitre LXVII - Alors ?

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Bonnie

(samedi 22 février)

8 heures un samedi matin, qui vient toquer à ma porte si tôt ? Pas encore remise de ma soirée, je m'étais mise devant la télé en peignoir avec un café et de la pate à tartiner. Sans doute Colin puisqu'il a oublié son téléphone sur ma table basse hier soir, sinon je ne vois pas qui ça pourrait être... À moins que... Ryan ? Possible s'il ne m'a pas oubliée.

Hier soir, je me souviens bien avoir chialé dans les bras de Colin à cause de Ryan et à présent j'ai la honte sur mes épaules. Depuis le début de mon histoire avec mon beau brun, je me suis promise de ne pas être si dépendante et de ne pas montrer aux autres à quel point je tiens à lui et encore moins d'en faire trop. L'alcool a pas mal décuplé ma tristesse, alors que je sais belle et bien qu'il est très occupé avec son boulot et ses responsabilités de grand homme d'affaires. Il a juste été plus distant cette semaine à ne répondre qu'à la moitié de mes messages et être silencieux vers la fin du séjour. J'en conclus qu'il a sûrement une tâche importante au boulot qui le tourmente. Bien sûr que je suis triste qu'il ne soit pas venu me chercher hier soir, mais je ne lui en veux pas. Enfin je crois.

Pas de bisou, pas de câlin et encore moins lui crier son prénom avec un ton joyeux. Ryan est habillé d'un tee-shirt blanc adidas avec un jean bleu clair qui lui moule parfaitement ses cuisses et sa taille. Accompagné d'une veste en velours marron, il incarne la jeunesse. Je suis fière d'être la petite amie d'un beau gosse pareil à chaque fois que je le vois, là je m'immobilise. Il apparaît absent, et surtout il fuit mon regard. Mais quand ses yeux croisent enfin les miens, c'est avec surprise.

Il paraît vulnérable, mais surtout triste. Qu'est-ce qui lui est arrivé ? L'homme confiant n'est plus là, je ne le reconnais pas. Ce changement me fait peur. La dernière fois que je l'ai vu comme ça, c'était après sa tentative de faire comprendre à Jenny que je fais partie de sa vie. Mais je discerne un autre sentiment, différent de l'autre fois.

- Excuse-moi, je te dérange pas ?

- N-non, bien sûr que non. Entre.

Mon coeur bat trop fort.

- Merci. Je venais juste passer... en fait.

Ah ! Il détourne le regard après s'être fourré les mains dans les poches. Mais pourquoi ne me regarde-t-il pas avec son habituel sourire en coin. Le silence est bien trop pesant, je veux savoir la raison de sa vulnérabilité.

- Il t'es arrivé quelque chose ? osée-je d'une petite voix douce, mais nerveuse.

Ses yeux se reconnectent aux miens comme si je venais d'apparaître. Jamais vu une émotion craintive de sa part. J'ignore si je suis la cause de ses yeux fuyants. Je ne l'ai jamais vu comme ça. Sa bouche entrouverte, aucune réponse ne sort alors je m'avance mais il se pince les lèvres et baisse son attention sur mes pieds avant de dériver sur mon paillasson. J'arrête alors mon approche.

- Rien. Je venais... je venais juste m'excuser pour hier soir, se ferme-t-il tout à coup.

Son ton devient inaccessible, assuré mais sans place à une insistance. Je ne peux pas croire que ce sont ses excuses qui le mettent dans cet état. Même si je suis sûr qu'il le pense, il se sert de notre soirée annulée d'hier comme échappatoire face à ma question. Il me cache quelque chose. Je le connais assez bien pour le comprendre, enfin je le suppose.

- C'est pas grave. Mais si tu... tu as besoin de me-

- Je t'assure que y a rien, claque-t-il soudainement d'une voix plus sombre.

Mon coeur sursaute et je me recule presque.

- Je suis désolée, Bonnie, je-j'ai du boulot à rattraper.

La Maladresse de T'aimer [Is it Love ? Ryan] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant