La Maladresse de T'aimer [Is it Love ? Ryan]

Chapitre LXXII - Plutôt mourir

Ryan

[samedi 29 février]

Plutôt que de rester mon après-midi et ma soirée enfermée dans mon bureau à m'avancer sur mon travail, je préfère consacrer mon temps à mon association. La principale raison, c'est bien sûr Bonnie, je dois me concentrer sur autre chose que ses yeux tristed et les larmes sur ses joues. Cette image d'elle me tourmente, m'hyptonise, me fait mal, me torture et fait battre mon coeur toujours plus vite à chaque fois.

Il y a plusieurs messages à peine lus, d'appels manqués accumulés, puis bien sûr de messages vocaux sur mon répondeur de Hannah. Je ne réponds pas, ne lis pas et n'écoute aucun signe de sa part. C'est la seule chose que je me dois de faire si je respecte encore Bonnie. Elle ne sait rien puisque j'ai choisi de ne pas utiliser le téléphone ou les mails comme moyen de communication et elle m'a très bien fait comprendre que la contacter serait une erreur. Elle a besoin d'être tranquille. Mais jusqu'à quand ? Je ne veux pas, je ne supporte pas de m'effacer de sa vie et ça me fait bien plus souffrir que la distance qu'elle a mit entre nous quand elle a tourné la tête lundi soir.

J'ai vraiment compris à ce moment-là qu'elle semble bien plus forte et courageuse que moi pour renoncer aux choses. À sa place, je lui aurais certainement sauté dessus qu'elle ait couché avec un autre ou pas. J'aurais même voulu effacer les traces de ce mec sur elle à tout jamais.

Normalement ce soir, Gauthier doit venir chez moi. Ce n'est même pas moi qui lui a raconter quelle tournure a pris ma relation avec Bonnie, c'est Lisa. Et elle a dû bien cracher sur moi, mais au moins je sais qu'elle prend soin de sa meilleure amie et qu'elle est là pour s'assurer qu'elle ne pense pas trop à moi et qu'elle n'en souffre pas davantage. J'ignore de quoi nous allons parler, mais il a tenu à venir pour une petite soirée, comme au bon vieux temps. Depuis qu'il sort avec Lisa, mon meilleur ami a plus de temps puisqu'il ne va en boîte qu'avec elle et beaucoup moins qu'avant.

Ce soir, je ne tiens pas à me plaindre auprès de lui, ni lui demander des conseils pour la reconquérir, juste discuter entre potes. Et je pense que ça me fera du bien, espérant que sa copine ne va pas se ramener à l'improviste pour me casser la figure. Déjà qu'hier, quand elle m'a croisé au boulot pour une réunion, elle était à deux doigts de me planter son stylo dans la figure. Et puis elle n'a pas oublié de me balancer une pique pour me dire au revoir. "Tenez-vous bien monsieur Carter", m'a-t-elle lancé comme une salutation normale mais qui ressemblait plus à un conseil. Je n'ai rien répondu de plus que : "Bonne journée".

— Re-bonjour monsieur Ryan, revient madame Rosie après avoir été servi des biscuits en bas.

Toujours ce sourire chaleureux et cette même salutation bien à elle qu'elle me donne chaque fois que nous nous croisons. Et elle rit à chaque fois que je lui fais la même.

— Re-bonjour, Madame Rosie.

Le pire, c'est que Bonnie s'est mit à l'appeler pareil. Et oui, je pense encore à elle.

— Tenez, c'est un carton de votre petite chérie qu'elle a amené il y a une heure.

D'un coup, je décolle mes yeux de mon ordinateur un peu trop brutalement, Rosie m'observe avec surprise. Son sourire a disparu et je me lève pour venir à côté d'elle. Elle vient de déposer ce carton de la seule personne qui occupe tout mon esprit depuis déjà quelques mois, mais encore plus ces temps-ci.

— Bonnie ?

Elle hoche la tête et me fixe avec insistance, mais je ne relève pas et ouvre le couvercle. C'est un carton normal, bien que quand même soigné et raffinée. Madame Rosie reste à côté de moi. Observatrice, attentionnée et curieuse sont ses trois plus grandes caractéristiques. Et ça ne me dérange pas puisque c'est elle. Je suis tellement impatient de découvrir ce qu'il contient que je ne prends même pas le temps d'annoncer à Rosie que Bonnie n'est plus ma petite amie, ni de lui demander si elle est encore là, à l'association ou si elle est partie après avoir déposé ce carton.