La Maladresse de T'aimer [Is it Love ? Ryan]

Chapitre XXXIV - Aucune limite

Bonnie

— J'imagine que je suis aussi invitée chez toi ce soir ? plaisantée-je d'un sourire malicieux pendant que je coupe la viande de mon assiette.

Il garde un air neutre tout en buvant son verre. J'observe ses prunelles argentées pendant que je machouille ce que j'ai dans la bouche.

— Bien sûr que non, tu le croyais ?

Il joue super bien la comédie puisqu'il aborde un air sérieux et désinvolte qui me ferait presque douter. Je lève les yeux au ciel avec un sourire exaspéré pendant qu'il me lance ensuite un sourire attendri. Cette douce expression me va droit au cœur.

— C'est juste la copine de mon frère qui me gêne.

Je redeviens sérieuse et grogne intérieurement.

— Essaye d'apprendre à la connaître, engage une conversation. Je repense à ce que tu as dis à propos de leur deux mondes différents... C'est la même chose pour nous. Quand j'étais avec Hannah, je me suis battue pour que ma sœur accepte ma relation avec elle parce-qu'elle disait que ma copine était là pour mon argent. Ce qu'elle doit sûrement ignorer, c'est que c'est plutôt les femmes de mon monde qui sont là pour mon fric, elles sont obsédées par ça.

Je bois ses paroles sans cesser de le regarder. Il me raconte cela sans émotions, mais je sens tout de même une pointe de contrariété dans sa voix et son expression, il veut me faire comprendre que je ne dois pas juger avant de connaître... Je finis d'avaler, puis baisse la tête, réfléchissant. Je comprends maintenant. Jenny, sa sœur, a l'air assez spéciale, mais très protectrice.

— Tu as raison, mais le gros soucis c'est qu'elle te draguait sous mes yeux. Je l'ai pris comme une insulte, c'est comme si, parce-qu'elle était une petite bourgeoise, elle pouvait m'effacer d'un claquement de doigt et te séduire sans que je ne puisse rien faire car je suis...

— Bonnie, m'interrompt-il alors que ma voix augmentait de son intensité.

La colère commençait à venir. Je le comprends pour ce qui s'est passé pour Hannah, mais je ne pense guère que l'amie de Lisa aurait pu draguer quelqu'un d'autre sous les yeux de Ryan. Je déteste Stacy car elle prend mon frère pour un con et parce-qu'elle ne se gêne pas pour agiter ses nichons par son grand décolleté devant mon petit copain.

Je me fige, rougis et détourne le regard. Ryan semble m'avoir interrompu parce que ce que je disais ne lui plaisait pas.

— Je sais, je l'ai vu, mais apprends à la connaître quand même ce soir. Fais lui comprendre qu'elle est avec ton frère. Dis lui le fond de ta pensée si elle continue de me séduire comme tu dis. Mais aie confiance en moi.

Quoi ? Que j'ai confiance en lui ?

— Au fond c'est pas elle qui s'est dit que parce-qu'elle est une mannequin renommée, elle peut me draguer car je suis Ryan Carter. C'est toi qui te l'ai entré dans ta tête et qui en a conclu qu'elle agissait de cette manière parce-qu'elle se pense supérieure à toi. Mais t'en sais rien de ce qu'elle pense.

Je me fais toute petite dans mon siège et fronce les sourcils. Ma confiance en moi disparaît aussitôt. Il veut dire que c'est moi qui tourne le problème dans ma tête et que je ne devrais pas être tant énervé, mais me calmer et me dire qu'elle ne peut pas atteindre Ryan puisqu'il est à moi, et pas à elle.

Après quelques secondes de silence où je fixe ma fourchette, j'admets intérieurement qu'il a peut-être raison. Je ne suis pas entrée dans l'esprit de Stacy, mais dans le mien donc je ne peux pas savoir. Il sait mieux que moi ce que je pense, c'est dingue. Je ne peux pas le contredire.