Chapitre XL - Remise en question

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Bonnie

Chems dans mes bras, je regarde un film sur la télé en face du canapé sur lequel je suis installée en essayant d'oublier ce qui s'est passé.

Pourtant je ressens ce mal et cette humiliation dans mon cœur à chaque seconde. Mon téléphone, qui ne fait que s'allumer au coin de ma table basse, ne fait qu'enfoncer un peu plus ma tristesse.

Je devrais ne rien me reprocher depuis le début de notre histoire puisque j'ai toujours été honnête, mais je ne peux m'empêcher de me reprocher de m'être autant ouverte à lui, de lui avoir avouer mes sentiments et d'avoir cru être importante...

Son "je t'aime" correspondait plus à un "merci d'être un pansement permanent".

Je sais comment je suis quand je suis furieuse, je ressens une telle rancœur que je suis prête à envoyer un message à Daniel et me rendre chez lui à cette heure pour juste l'embrasser et oublier Ryan. Je ne veux plus avoir l'étiquette de la fille soumise et naïve, mais j'ai envie de le décevoir comme il m'a déçu.

Mon attention ne se porte plus sur la réplique du policier qui semblait importante, mais sur les coups contre ma porte que je viens d'entendre. Ce bruit chasse toutes mes pensées négatives.

Est-ce que ce serait...?

Je ne bouge plus, Chems et moi faisons les statues. Même sa tête marrante et sérieuse à ce moment là ne me remontent pas le moral. Trois autres coups retentissent et mon chien se décide à bondir du lit et à japper vers la porte.

Traite de chien ! Si je ne fais pas taire Chems, je vais me faire engueuler par le couple de petit vieux de dessus sûrement déjà couché à cette heure là !

— Chems ! Chut ! Tais-toi !

Je sens mon pouls faire trembler ma poitrine.

— Bonnie, ouvre-moi.

Sa voix retenti en moi comme un pique dans le cœur qui me ferait presque sursauter. À travers la porte, je n'entends pas bien le ton de sa voix, mais j'ai perçu l'intensité qu'il y mettait pour que je l'entende.

Chems aboie encore mais je lui gueule dessus, un peu trop fort à cause de la colère en moi qui ressurgit par la présence de Ryan et de ma nervosité. Mon chien grogne et me lance un gémissement plaintif avant de se coucher et de bouger la queue en regardant la porte.

Je me décide à me lever et à m'approcher de la porte lentement. Chems doit sentir la tension qui me domine puisqu'il épie chacun des sons ou des gestes aux alentours comme si Ryan était un malfaiteur. Au moins, je sais que je peux me sentir en sécurité avec lui.

— Bonnie, je sais que t'es là.

J'inspire et expire difficilement puis m'approche vers la porte. Pour ne pas craquer, je repense à ce qu'il m'a dit. Je ne suis pas inférieure à lui, ni impuissante et encore moins un jouet, puis bien sûr pas un pansement !

— Au lieu de répondre à mes sentiments, tu aurais pu me dire que j'étais... un pansement, balancée-je en plaquant mon front contre la porte.

Ma voix est désespérée. Je me sens si minable.

— Qu'est-ce que tu racontes ?

Il ne semble pas comprendre, pourtant dans mon esprit, c'est plus clair.

— Un pansement ? Tu penses vraiment que... que je te vois comme ça ?

Je serre les dents d'une force qui me fait trembler de rage. Je déteste quand on me manipule.

— Après que tu m'ais vouvoyé et que tu m'aies remis à ma place de... merde... oui, je le pense !!

Je laisse ma colère exploser et ne me contrôle plus. Incapable de retenir mes larmes, je laisse échapper ma tristesse dans plusieurs souffles tremblants.

La Maladresse de T'aimer [Is it Love ? Ryan] Kde žijí příběhy. Začni objevovat