Chapitre LXXI - L'oublier ou le croire ?

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Bonnie

- J'ai entendu ce que tu m'as dit la dernière fois et je comprends... ta réaction, commence-t-il dans un ton nostalgique et remplie de culpabilité.

Je déteste le fait qu'il se donne le droit d'être triste et il le semble vraiment. C'est pas à lui de l'être, c'est moi.

- Je ne veux plus te voir, qu'est-ce que tu-

- Je sais, Bonnie, mais je... je ne peux pas. Je suis fou amoureux de toi, tellement fou ! s'exclame-t-il d'une voix douloureuse comme si ces mots lui étaient douloureux.

Au moment où il s'avance vers moi, la lumière jaillit sur lui, sur son visage et les larmes au coin de ses yeux me heurtent. Mon coeur réagit, trop naïvement, trop bête. Il m'aime ? Il m'aime vraiment ? Non, il est simplement perdu parce que Ryan a besoin d'utiliser les personnes pour vivre correctement. Se faire remballer n'est pas dans ses habitudes. Ça non. Il veut simplement s'assurer que je ne le déteste pas.

Il n'est plus qu'à quelques petits mètres de moi et je suis obligée de lever le menton pour le regarder bien en face des yeux. Je montre une facette déterminée et dure, mais à l'intérieur de moi, je ne suis qu'une pauvre otage perdue en mer criant pour échapper à un maudit requin qui risque de faire qu'une bouchée de moi. Mes sentiments sont ce requin et ils sont terrifiants à affronter.

- Comment veux-tu que je te croie, Ryan !? Comment ?! Après ce que t'as fais !?

C'est bon, je me mets à hurler dans mon immeuble, mais je m'en fous. Chems à côté de moi grogne et commence à japper contre Ryan qui, les mains dans ses poches, accorde un bref regard vers celui-ci. Et je ne peux pas lutter contre l'attirance que je ressens envers lui malgré sa trahison. Il est diablement beau dans un costume bleu marine.

- Je sais pas...

- Après que tu... après que tu ais touché Hannah, que tu l'ais possédé, que tu lui ai donné un plaisir que-

Soudain, ses yeux semblent sortir de leur orbite, il fonce sur moi, non pas avec colère, mais avec un autre sentiment. Un bien plus profond qui me fait chavirer. Je me retrouve plaquée contre le mur voisin, sa main sur ma bouche, son regard dur, presque transcendant et magnifique. J'ai lâché la laisse de mon chien qui gueule après Ryan avec rogne.

- Ne parle plus jamais d'elle, ne... se coupe-t-il, le souffle court et la respiration rapide, ne parle pas de sexe hors que toi parce que, parce que celui-ci ne prend vie que quand c'est avec toi, me déballe-t-il, ses yeux accrochés au mien, suivant chaque mouvement de mes pupilles, C'est incroyable quand c'est ton corps. Je n'ai pas de mots pour décrire à quel point je m'en veux.

Petit à petit, il enlève sa main mais garde son autre sur mon épaule. Mon coeur est actuellement transpercé et je pleure. Je pleure parce que je ne sais pas si je dois le croire. Faible en sa présence, je ne bouge pas et je crois voir un rapprochement de son visage. C'est trop facile. Il n'a pas intérêt de m'embrasser, c'est hors de question. J'ai encore assez de dignité pour ignorer ses lèvres si tentantes, ses yeux brillants de larmes et son souffle sur mon visage pour tourner la tête sur le côté. Un tableau à côté devient ma principale attention visuelle.

J'ai beau le repousser, lui montrer clairement que je ne vais pas lui pardonner, mon corps, lui, montre le contraire. Ma poitrine monte trop vite par les battements de mon coeur irréguliers et par mon souffle fort et accéléré. Cette proximité avec lui fait monter ma température corporelle beaucoup trop haute. Pour ce qui me semble long, il finit par décider de me laisser.

- Tu ne vas jamais me pardonner ?

Il plaisante ? Il déconne, j'espère !?

- J'espère que tu plaisantes !? Jamais ! JA-MAIS !

La Maladresse de T'aimer [Is it Love ? Ryan] Where stories live. Discover now