Chapitre XXXVIII - Retour du quotidien

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B

onnie

Il manquerait plus qu'une petite musique au piano pour que je fonde comme neige au soleil devant cet air frais qui prend possession de mon corps, penché sur la grande vue de New-Yorkais de l'appartement de Ryan.

De mes coudes pliés sur le muret du balcon, j'admire cette ville de nuit. Les paysages de ma petite campagne me manquent. Au lieu d'entendre les doux oiseaux chantés dans une chorale improvisée, c'est le bruit des quelques voitures qui animent la ville.

J'ignore quelle heure il est, mais il est tard. Quand je me suis endormie dans les bras de Ryan, savoir l'heure était la dernière de mes occupations.

Ce vent glacial ouvre les pores de ma peau, s'introduit en moi pour me provoquer une grande liberté. Très relaxant comme sensation. Comme un orgasme frais et doux continuel.

Tenir son corps nu contre moi, c'est sentir notre complicité. Il m'a monté au septième ciel cette nuit et pourtant l'épuisement ne m'a pas gagnée. Je suis tellement heureuse que je n'arrive pas à dormir.

Je me rends compte que je suis réellement en couple avec un homme que j'aime énormément. Je ne pourrais pas envisager ma vie sans lui. J'aime Ryan tellement fortement et passionnellement que je crains de ne jamais arrêter de ressentir cela.

Je comprends peu à peu ce que Hannah peut ressentir. Elle a dû traversé tellement de choses avec lui... Quand Lisa m'en parle c'est comme si elle parlait de Roméo et Juliette qui se sont séparées après s'être follement aimées, comme si leur couple était une évidence.

Je ressens tellement de choses avec toutes ces histoires. En soupirant, je passe une main dans mes cheveux, ils sont emmêlés. Quelque chose apparaît à côté de moi. Je tourne la tête sur ma droite et aperçois Ryan qui s'est mis dans la même position que moi.

— Je trouvais plus ma chemise. Maintenant je sais où elle est, désigne-t-il son vêtement sur moi.

En me levant, j'ai pris le premier vêtement que j'ai trouvé au sol. C'était sa chemise et elle est maintenant sur moi, les manches trop grandes que j'ai retroussé et le bas m'arrivant au début des cuisses.

Me demandant comment s'est-il habillée, je descends mon regard vers son corps. Je suis légèrement endormie, j'en oublie de le mater. Il porte simplement un short. Je parie que s'il serait nu, je l'aurais même pas remarqué. Suis-je somnambule ? Si oui, je me serais sûrement déjà étalée en bas de l'immeuble comme une crêpe.

Ses prunelles argentées me dévorent du regard, sans raison, je finis par le rejoindre dans son sourire. Sans attendre, il se rapproche de moi et me capture entre ses mains, me collant à lui et à la barrière devant moi.

Sa respiration coule jusqu'à mes oreilles pendant qu'il m'embrasse la tempe en glissant ses mains sous sa chemise, me provoquant une multitude de chatouilles.

— Ha, Ryan, tu me fais des gilis, balancée-je en lâchant un rire.

— Je sais.

J'imagine son grand sourire malicieux et coquin accroché à son visage à ce moment-là. Il finit de me carresser et pose ses grands doigts autour de mon nombril avec tendresse. J'ai l'impression d'être une poterie qu'il module entre ses mains. Il finit par éloigner son visage de mon oreille pour poser sa tête contre ma nuque et la laisser reposer comme si j'étais un oreiller pendant qu'il continue de me tenir contre lui.

Cet instant est vraiment parfait par l'atmosphère légère, la fraîcheur de la nuit, le corps chaud de Ryan contre moi et la belle vue de New-York sous nos yeux. Je me sens invincible et folle amoureuse de cet homme. Cette puissance qui m'emplit à ce moment là est forte.

La Maladresse de T'aimer [Is it Love ? Ryan] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant