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Nous venons de rentrer à Paris et, croyez-moi si vous le voulez, mais Mathieu m'attendait devant mon immeuble, une rose dans la main. J'ai souri, très fort, et lui ai sauté dans les bras. Il nous a aidé à tout monter, et nous sommes actuellement dans ma chambre, en train de parler.

Il a sa tête posée sur ma poitrine, sa main sur ma taille, et je lui caresse les cheveux. Ils ont d'ailleurs pas mal repoussé depuis sa décoloration.

— Ça te va bien, les cheveux blonds avec les racines brunes apparentes.

— Sérieux ? J'trouve ça cheum moi.

— Chacun ses goûts en même temps. Mais quoique tu fasses à tes cheveux tu restes le plus beau à mes yeux.

Je le sens sourire, et je me rappelle que j'ai son cadeau dans mon sac à dos. Je lui dis de se pousser, ce qu'il fait en râlant, et attrape mon sac traînant à côté de mon lit. J'en sors le sac de la bijouterie, et lui tends.

— T'es ouf, fallait pas, je t'ai dit c'que je voulais comme cadeau en plus.

— Oui, mais non. Peut-être plus tard, je sais pas. Allez, ouvre.

Je m'assieds sur mes genoux, en face de Mathieu qui s'est redressé. Il ouvre, et j'ai un petit sourire qui ne veut pas quitter mon visage. Lorsqu'il ouvre l'écrin, il regarde la chaîne avec de gros yeux.

— Louna, t'es dingue j'ai juré, dit-il en souriant. Elle claque sa race, tu me l'attaches s'te plait ?

J'obtempère, et vais derrière lui pour lui attacher.

— J'étais sûre qu'elle allait te plaire. Elle est simple et ça rajoute un truc à ton style.

— Ça va devenir ma marque de fabrique j'ai juré. Cimer Nana.

— Me remercie pas, c'est normal.

On se rallonge, et continuons à parler. De ma cousine, en priorité.

— Et ta cousine alors ?

— On a passé la soirée à parler, après que je t'ai eu au téléphone. Elle a pleuré, et m'a demandé comment je faisais pour avoir l'attention que je méritais. Elle m'a aussi demandé comment je faisais pour être aimé. Ça m'a fait mal quand même.

— Elle à qu'à mieux choisir ses potes aussi.

— Je crois qu'elle a peur que ses parents la laissent de côté depuis que Samuel est né. Il a un an, mais elle a toujours peur de ça, même si elle a seize ans. Elle est très proche de sa mère, et son père c'est pas rien.

— Les darons c'est jusqu'à la mort qu'ils seront àl pour toi, reus ou reuf en plus.

— Je sais, soupiré-je. C'est pour ça que je joue mon rôle de cousine comme il se doit. On a été faire du shopping, j'ai appelé Ken pour lui demander si elle pouvait venir avec nous mercredi soir.

— T'as appelé Ken ?

— Juste pour ça. Et Deen m'a appelé aussi.

— Oh tu m'as pas dit ça, souffle-t-il. Il te voulait quoi ?

— Son frère, Jehkyl c'est ça ? Il a dit à leur mère qu'il aimerait bien tenter quelque chose avec moi, et leur mère voulait me rencontrer. J'ai dit à Deen de leur dire que j'avais déjà un copain, et que je n'irai pas à Toulon les voir.

— Il est ouf lui.

— C'est bon, c'est réglé.

— Ouais. Tu comptes t'habiller comment pour la ress ?

— Certainement avec un jean, un t-shirt et une chemise par dessus. Pourquoi ?

— J'sais pas, j'voulais savoir si j'allais devoir empêcher les gars de s'approcher de toi ou pas.

— Ce sont des amis, Mathieu. Je t'ai toi, ça me suffit amplement.

— Ouais mais cet abruti de Jehk' veut te pécho, Sneaz est tactile et Nek a les yeux baladeurs.

— L'affaire Jehkyl est réglé, je l'ai envoyé sur les roses gentiment. Moh est comme mon grand frère, tout comme Ken. Et ce dernier a une copine, je ne crois pas qu'il regarde toutes les filles qui passent lors des soirées. Il y aura Adam, Emma et Agathe aussi, donc je ne pense pas que je serais le centre de l'attention.

Il hausse les épaules et me colle à lui.

— Toute façon, à la fin de la soirée, t'es avec moi.

Plus tard, alors que ma mère nous averti que le repas est prêt, Mathieu va pour partir.

— Reste manger si tu veux, propose ma mère. Et même dormir, ça ne me dérange pas.

— Je veux pas m'imposer, vous venez de rentrer vous devez être fatigués.

— Tu peux rester, ça ne nous dérange pas. Vraiment.

Mathieu accepte en remerciant ma mère, et nous allons manger. Après avoir aidé ma mère, je remonte, suivie de Mathieu.

— Du coup j'dors avec oit ?

— C'est le principe, oui. Je vais emprunter un jogging et un t-shirt à Adam, va à la douche en attendant si tu veux.

Il accepte, et pars dans la salle de bains. Je vais dans la chambre d'Adam, et lui saute dessus sans crier gare.

— Putain Louna !

J'éclate de rire.

— Tu aurais un jogging et un t-shirt à prêter à Mathieu ?

— Sers-toi dans l'armoire. Et pas de bêtises surtout, je suis trop jeune pour être tonton.

— C'est pas drôle la deuxième fois, Adam. Renouvelles ton stock. Bonne nuit Kermit !

— Connasse ! Bonne nuit Dorothée.

J'éclate de rire en retournant dans ma chambre, et en profite pour enfiler un short et un t-shirt de pyjama avant que Mathieu ne revienne. Il arrive dans ma chambre en serviette.

— Euh.. T'as les fringues, s'te plaît ?

Mon regard glisse tout seul de son visage à son torse, et je remarque qu'il a un semblant d'abdos et de pectoraux. Je sens que je rougis, je lui tends donc les affaires sans le regarder.

— Tranquille, dans pas longtemps y'en aura plus. Fais-toi plaiz' et mate si tu veux, c'est pas moi que ça gêne.

Je lève les yeux au ciel tandis qu'il ricane, allant se rhabiller dans la salle de bains. Je me glisse dans le lit et allume mon ordinateur, en quête d'un bon film Netflix à visionner. Lorsqu'il revient et se glisse à son tour dans mon lit, je me blottis dans les bras de Mathieu, le laissant choisir le film ou la série qu'il veut voir.

Parce que je sais qu'au lieu de regarder le programme choisi, je vais m'endormir, trop bien blottie dans ses bras et dans mon lit douillet. C'est mon happy place.

IdioteWhere stories live. Discover now